Par Clark G. KHADIGE, dba, desg
JCB 1934-2012
ABSTRAITS 
Dans le monde d'aujourd'hui, autant que dans le phénomène de la    globalisation des marchés, rien ne peut se faire avec succès sans    information, sans réflexion stratégique et sans intelligence. 
L'objectif de cet article est de mettre  en évidence que toute stratégie gagnante n'est    avant tout qu'un résultat d'une collecte et d'une analyse savante de l'information.    Le concept de la réflexion stratégique est repris car son importance est    telle, que toute entreprise ne peut évoluer, sinon survivre, sans penser    intelligemment ses activités. Les enjeux d'aujourd'hui sont importants et le    faible n'a plus sa place dans un marché autant en bouleversement    constant que bouleversant des habitudes, des concepts et de la    compréhension des attentes des marchés autant en termes de profits et    avantages que de survie. 
MOTS CLÉS 
Information – Stratégie – Intelligence – Action – Résultats. 
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ABSTRACTS 
In today's world, as well as in the phenomenon of globalization of    markets, nothing can be done successfully without information, without    strategic thinking and without intelligence. 
The objective of this article is to highlight that any winning    strategy is primarily a result of a collection and a scholarly analysis of    information. The concept of strategic thinking is taken as its importance is    such that any business can't evolve, if not survive, without thinking    intelligently activities. Today the stakes are high and the weak has no    longer a place in a market in constant upheaval as upsetting habits, concepts    and understanding of market expectations both in terms of profits and    benefits and survival. 
KEYWORDS 
Information - Strategy - Intelligence - Action - Results. 
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Wikipédia nous propose la définition suivante du mot stratégie :
« Le mot stratégie est dérivé du grec stratos qui signifie « armée » et ageîn qui signifie « conduire », et par suite de l'italien strategia. Ce  terme, qui est toujours lié à l'habilité à diriger et à coordonner des actions  afin d'atteindre un objectif, possède une connotation tellement positive qu'il  est souvent utilisé avec un peu de grandiloquence (ou d'exagération) dans des  domaines où en fait les termes politique, idée, concept, plan ou tactique  seraient à la fois plus exacts et plus honnêtes.
Initialement, il s'agit de coordonner  l'action de l'ensemble des forces de la nation (politiques, militaires,  économiques, financières et morales) pour conduire une guerre, gérer une crise  ou préserver la paix. Par suite, et par extension, c'est l'art de diriger et de  coordonner des actions pour atteindre un objectif. »
Le  dictionnaire en ligne[1],  rejoint cette définition en nous proposant la suivante : « art de combiner et de coordonner diverses  actions pour atteindre un but ».
Allons  plus loin, afin de mieux définir la dimension qui nous intéresse dans cet  article, et définissons les termes combine  et tactique :
Ø Le premier, donc combine, est défini par la même source comme une « combinaison douteuse », ce qui  pourrait vouloir dire arrangement  d'actions sans préoccupation aucune de scrupules ou d'éthique. Par  extension, et dans le souci d'une meilleure compréhension du terme, voyons  aussi ce que combinaison signifie  dans le cadre de cet article : « ensemble  de mesures prises pour faire évoluer une entreprise – stratagème –  astuce… ».
Ø Le  second, soit tactique, serait « l'art de manœuvrer et de combiner les forces  disponibles pendant une bataille » et « ensemble de moyens employés pour atteindre un objectif ».
On voit  donc, avec ces définitions, que nous sommes en présence d'une sorte d'intelligence qui emploierait des  actions, des moyens et des outils quelconque qui devraient permettre à une  entité d'agir et de réussir.
INTRODUCTION 
Transposée  dans la dimension du management et du marketing, la stratégie est un plan  d'actions élaboré par une entreprise afin d'atteindre des objectifs financiers,  économiques et autres qu'elle se fixe. Elle va concevoir ce qu'on appelle la stratégie d'entreprise qui est un  ensemble de stratégies reliées à des objectifs internes qui vont engager toutes  ses ressources, et externes qui vont l'engager dans une confrontation constante  avec la concurrence.
Elle  serait animée d'une force d'interaction entre des informations réunies sur une  situation qui lui permettrait de mieux en comprendre les composants et leur  manière d'interagir, et des objectifs précis. D'un côté, ces informations  recouvrent une connaissance approfondie de ses moyens et, d'un autre, ce  qu'elle sait déjà, et ce dont elle a besoin de savoir, sur les différents  environnements où elle évolue et vit. 
Dans cet  ordre d'idées, sa première responsabilité est de faire la liaison entre  l'interne et l'externe, en répondant à une question primordiale : « comment puis-je relier ? ».
Serait-ce  une Intelligence d'Association ou  peut-être une technique ou un système intelligent(e)  qui permettrait de sélectionner un groupe d'informations relatives à une  entité, à un groupe ou à un marché (que nous incluons dans le terme dimension,  dans cet article), afin de comprendre et de trouver des moyens efficaces  d'actions. Serait-ce simplement une question de réflexion stratégique sur ce qui est et sur ce qui pourrait ou devrait être fait ?
Quelle  que soit l'entité économique ou nationale évoluant sur un marché, en expansion  ou en stagnation, la situation qu'elle rencontre est autant délicate que  dangereuse :
Ø Délicate,  car il s'agit de surfer entre des  données et des composants d'une dimension ou d'une situation où des objectifs sont  déjà bien définis, des moyens d'actions sélectionnés et qui profitent  d'expériences et d'expérimentations déjà faites. Une erreur risquerait de  coûter cher ! Délicate car il s'agit en premier lieu de ne pas déranger c'est-à-dire de ne pas attirer l'attention tout  de suite, ce qui engendrerait une réaction immédiate et parfois bloquante. Ne  pas bousculer c'est avant tout réserver la surprise pour plus tard !
Ø Dangereuse,  car l'entité s'engage et engage des moyens financiers, matériels et humains sur  un terrain qu'elle connaît peut-être déjà, ou sur lequel elle s'engage ou  s'aventure. Chaque pas doit être pensé et décidé en fonction de ce qui existe  réellement sur ce terrain. Penser une action ou décider d'un objectif nécessite  une projection anticipative des  réactions possibles. D'où l'importance d'un argumentaire SWOT efficient.
Il  s'agit, bien entendu,  de réfléchir  efficacement. Une première collectivité d'intelligence va se mettre en place  afin de permettre une analyse d'action plus efficiente :
Ø Une Intelligence de Réflexion : Réfléchir  donc sur ce qui est et sur ce que l'on veut atteindre, 
Ø Une  Intelligence Relationnelle :  Relier, d'un côté, ce que l'on sait pour mieux comprendre et, d'un autre,  relier ce que l'on veut à ce que l'on peut dans l'immédiat.  Ce qui entraînerait une liaison finale entre ce qui est su, ce qui est voulu  et ce qui peut être fait en  conséquence.
Ø Une Intelligence Anticipative : Prévoir  une évolution possible, un comportement, une situation ou une réaction, tant  soit peu inévitable.
Ø Une Intelligence Planificative : Poser  les jalons d'un fil conducteur d'actions qui pourrait devenir, par la suite, le  plan d'action final.
Ø Une Intelligence Organisative : Savoir  mettre les éléments en ordre et, souvent, par ordre.
Ø Etc.
STRATÉGIE ET ENTREPRISE
Il  s'agit donc de faire des plans. Mais quel que soit celui que l'on va préparer  et adopter, il doit prendre en considération deux orientations  complémentaires : l'interne et l'externe. Généralement, tout plan est un  ensemble d'activités destinées à être appliquées à l'externe. Mais ses  fondements sont à l'interne, d'où l'importance de consolider l'interne qui est  une base solide pour la réussite à l'externe. Combien d'entreprises ont vu  leurs activités bloquées, parfois détruites, car le back up office, c'est-à-dire l'interne de soutien avait des  faiblesses notoires ?
Intuition,  improvisation et chance ne suffisent plus aujourd'hui pour réussir et gagner  face à une concurrence et à une compétitivité évoluante des entreprises se bataillant pour des parts de marché et  un positionnement important. 
Pour  cela, il faut savoir concevoir et orienter ce que nous avons appelé, dans un de  nos articles précédents, le management  stratégique[2]  qui propose deux activités complémentaires : la pensée stratégique et la pensée  managériale
Quelle  est l'origine d'un plan ?  
Le point  de départ est généralement une idée, nouvelle ou dérivée d'un produit déjà  existant. Elle pourrait aussi naître d'une observation sur un comportement  humain, ou sur celui d'un produit évoluant sur un marché. 
Ainsi,  toute situation, tout événement, autant que toute observation, restent sources  importantes d'idées. Il s'agit alors de pouvoir relier toute idée à une  rentabilité certaine.
La  seconde étape est, peut-être la plus cruciale : c'est celle qui consiste à  décortiquer l'idée retenue afin d'en  isoler les éléments, ou les composants, suffisants pour confirmer, ou infirmer  éventuellement, la validité commerciale de l'idée et voir dans quelle mesure  cette dernière peut être source de développement et de croissance.
Rappelons  un fait important : une idée est valable quand elle apporte quelque chose  de nouveau sur un marché ou, et surtout, dans un style de vie. Changer les  habitudes pour consommer non pas plus, mais mieux. D'où l'importance d'une Intelligence Innovative autant qu'Innovatrice dans la conception et la  concrétisation de l'idée.
Le plan  de travail de départ, doit donc prendre en considération tous ces aléas. 
LES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
Deux  grandes orientations stratégiques, complémentaires la plupart des fois, se  présentent devant l'entreprise :
Ø La  stratégie managériale : c'est une activité qui va  optimiser l'interactivité interne par des choix, des prises de décisions, des  acquisitions, des procédures, des politiques diverses, des relations[3],  etc. qui vont renforcer la force interne  de l'entreprise. Elle représente principalement la concrétisation de la pensée  managériale.
Cette stratégie  repose sur le concept de la pensée  managériale qui considère que toute gestion repose sur des fonctions, (donc  des activités réfléchies  d'administration[4] et  de commercialisation[5] et  une logistique suffisamment complète, appelée souvent ressources : physiques, matérielles, financières, humaines,  informatives et temps. 
Cependant, la  stratégie issue de la pensée managériale a, dans sa logistique, un élément  d'importance : le temps. C'est une ressource, un facteur, un critère, une  contrainte, un avantage, un inconvénient, etc. dont la portée n'est pas à  négliger. 
Ø La  stratégie marketing : c'est principalement le côté action de l'entreprise, autant que la  stratégie managériale est celui théorique  de l'entreprise. Mais la stratégie marketing a deux activités qui sont à la  fois dépendantes, indépendantes et interdépendantes :
-          Dépendantes car la synchronisation des  actions oblige, 
-          Indépendantes, car chaque action a une  fonction et un objectifs déterminé à l'avance
-          Interdépendantes, car pour que  l'objectif soit atteint, tout doit travailler ensemble.
LA  PANOPLIE DES STRATÉGIES DISPONIBLES
Selon  Michael PORTER[6]  « La stratégie permet  le pilotage des modifications des relations de  l'entreprise avec son environnement. Elle dirige le choix d'allocation de  ressources (financières, humaines, technologiques, etc.), afin de doter  l'entreprise d'un avantage concurrentiel ». 
Alfred Dupont CHANDLER[7]  Jr, propose la stratégie comme étant « la  politique générale qui consiste à déterminer  les objectifs et les buts fondamentaux à long terme d'une organisation  puis à choisir les modes d'action et  d'allocation des ressources qui permettront d'atteindre ces buts et  objectifs». 
Enfin, Philippe de WOOT, dans Stratégies des entreprises et données  personnelles[8] définit la stratégie comme « comme l'ensemble des manœuvres qui permettent à  l'entreprise de mener victorieusement la conquête concurrentielle de ses  marchés. Il s'agit d'un processus de décision et d'action, délibéré et  anticipatif. C'est par lui que l'entreprise définit ses priorités, oriente ses  forces, alloue – et réalloue – ses ressources rares. C'est par lui aussi  qu'elle fixe les buts à atteindre et les normes du succès ou de la victoire ».
Nous passerons  sur les autres définitions proposées par d'autres auteurs et retiendrons un  point commun trouvé dans les définitions proposées (et peut être aussi dans  celles que nous n'avons pas pu consulter) : faire quelque chose.
Nous pourrions,  à la limite, proposer une définition simpliste  de la stratégie : Faire quelque  chose en fonction d'un objectif à  atteindre. Ce quelque chose, (on  devrait plutôt dire ces quelques choses),  est un ensemble de prises de décisions et d'actions qui vont permettre à une  entreprise d'agir intelligemment. Mais,  une stratégie qui ne permet pas d'atteindre un objectif est une mauvaise  stratégie car elle n'a pas, à la base, considéré les capacités existantes de,  et dans, l'entreprise.
L'entreprise  a donc à sa portée, une pléthore de stratégies qu'elle doit d'abord bien  définir et qui doit lui servir comme éléments de réussite. Ces stratégies  sont (entre autres):
Ø La  stratégie managériale, que nous avons définie plus haut, 
Ø La  stratégie marketing, aussi définie plus haut, 
Ø La  stratégie financière, qui consiste à étudier et à rentabiliser les  investissements, 
Ø La stratégie  de concentration : se concentrer sur un  segment de marché  où peu de concurrents  sont présents.
Ø La stratégie  de spécialisation : concentration  offensive sur un seul marché avec un seul produit.  
Ø La stratégie  d'interstice ou de niche : focalisation  sur un petit segment de marché laissé totalement vacant par les grosses  entreprises
Ø La  stratégie de diversification horizontale : proposer une nouvelle gamme, ou  une gamme améliorée, de produits déjà connus, ou introduire de nouveaux  produits susceptible de mieux répondre aux attentes du marché, 
Ø La  stratégie de diversification verticale ou stratégie d'internationalisation:  diffuser les produits à une nouvelle gamme de clients/consommateur dans des  régions, ou des marchés, nouveaux : 
Ø La  stratégie de diversification variée ou concentrée : alterner entre les  différentes stratégies de diversification,
Ø La  stratégie de diversification conglomérale ou hétérogène : diversifier  l'activité marketing dans des orientations rentables et porteuses à long terme,  
Ø La  stratégie d'entrée : activités permettant à l'entreprise d'aborder un  nouveau marché, 
Ø La  stratégie de pénétration : activités permettant à l'entreprise de se  positionner géographiquement dans toutes les régions d'un marché, 
Ø La  stratégie de différenciation : pour chaque type de segment une approche  marketing différente, 
Ø La  stratégie de non différenciation : considérer un marché entièrement  consommateur d'un certain type de produit,
Ø La stratégie  de positionnement : positionner l'entreprise, ses marques et ses produits,  dans une échelle de valeurs et de préférences des clients/consommateurs,
Ø La  stratégie de communication : s'informer et informer pour mieux agir,
Ø Etc.
LE RÔLE DE L'INTELLIGENCE STRATÉGIQUE
Comme première définition de l'Intelligence  Stratégique, nous proposerions : « Une démarche organisée, au service du  management stratégique de l'entreprise, visant à améliorer sa compétitivité par  la collecte, le traitement d'informations et la diffusion de connaissances  utiles à la maîtrise de son environnement (menaces et opportunités) : ce  processus d'aide à la décision utilise des outils spécifiques, mobilise les  salariés, et s'appuie sur l'animation de réseaux internes et externes[9]».   
Cette définition met en relief   le lien extrêmement solide qui existe entre information, Intelligence Economique  et stratégie. Ainsi on ne peut pas parler d'Intelligence, si on n'aborde pas  son apport stratégique, et on ne peut pas parler de stratégie si on n'aborde  pas sa source  qui est l'information  collectée et, encore, on ne peut parler d'information sans analyse et sans  utilisation. 
Essentiellement, il en ressort que les experts interrogés, tout en  utilisant la notion d'Intelligence Economique font surtout référence à celle d'Intelligence  Economique et Stratégique (I.E.S.) comme le font d'ailleurs les anglo-saxons  avec strategic, competitive, corporate ou business intelligence[10].  
Cependant, l'Intelligence Economique et Stratégique puise son « énergie »  de la Veille Stratégique. 
Il serait intéressant de lire ce que l'article « Origine de  l'Intelligence Stratégique » publié par l'Agence de Stimulation Economique  sur le site de http://www.intelligencestrategique.be sur  l'apparition de l'IES: 
« L'Intelligence Stratégique  est une technique relativement récente. C'est Harold WILENSKY, dans un ouvrage  intitulé «L'Intelligence Organisationnelle » et paru en 1967 qui a lancé le  concept. Il définit l'Intelligence Economique comme «l'activité de production de connaissance servant les buts économiques  et stratégiques d'une organisation, recueillie et produite dans un contexte  légal et à partir de sources ouvertes». (Wikipedia.org) 
« Il s'agit donc de  l'ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de  distribution, en vue de son exploitation, de l'information utile aux acteurs  économiques (Rapport Martre, œuvre collective du Commissariat du Plan Français  intitulée Intelligence Economique et Stratégie des entreprises - La  Documentation Française, Paris, 1994). Récolter et interpréter des informations  normalement disponibles à tous afin de « décrypter les intentions des acteurs  et de connaître leurs capacités» (Christian HARBULOT[11]).
L'appellation « Intelligence  Stratégique » ne correspond pas strictement à ce que les Français appellent «  Intelligence Economique » et les Anglo-Saxons « Competitive Intelligence ».
Pour eux, « la notion  d'Intelligence Economique implique le dépassement des actions partielles  désignées par les vocables de documentation, de veille (scientifique et  technologique, concurrentielle, financière, juridique et réglementaire), de  protection du patrimoine concurrentiel, d'influence (stratégies d'influence des  Etats-nation, rôle des cabinets de consultants étrangers, opérations  d'information et de désinformation)». (Rapport Martre, œuvre collective du  Commissariat du Plan Français intitulée Intelligence économique et stratégie  des entreprises (La Documentation Française, Paris, 1994)) 
Selon les cultures et les régions  concernées, les approches sont plus ou moins intégrées, plus défensives ou plus  offensives. Il y a sans nul doute un dénominateur commun qui tient au fait de  souligner l'importance pour les entreprises de placer l'information au cœur de  leurs activités ».
NOTE IMPORTANTE de l'AUTEUR  
La partie qui    suit, a été retrouvée par l'auteur dans ses notes de préparation de cours à    l'université. La plupart des références de ces notes ont été égarées par    inadvertance. Les auteurs de ces notes devront excuser ce manque    déontologique et sont invités à se faire connaître afin que les corrections    soient faites. Merci. 
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La Veille Stratégique :
Submergées d'informations, les entreprises n'arrivent plus à dégager  les données dont elles ont besoin pour anticiper les marchés, c'est à dire une  information stratégique génératrice de décisions et d'actions sur son  environnement socio-économique. 
La prise de conscience, au sein des entreprises, de l'importance de  l'information et de sa gestion, tournée vers la notion de qualité et non plus  de quantité, a introduit un nouvel outil de travail : la Veille  Stratégique.
« La Veille Stratégique est un processus informationnel par lequel  l'entreprise recherche, en anticipant, des signaux d'alerte dans le but de  créer des opportunités de marché et de réduire ainsi les risques liés à  l'incertitude » (n.d.). 
La mise en place d'un processus de veille permet donc à l'entreprise de  : 
Ø Prendre des décisions avec une meilleure sécurité. 
Ø Prévoir, surveiller et anticiper les changements à  venir sans se faire surprendre par les changements technologiques ou autres :  l'entreprise doit appréhender les menaces ou les opportunités de son marché. 
Ø Evaluer objectivement sa position compétitive  actuelle et future face à ses concurrents. 
Ø Augmenter son profit en vendant mieux et plus  efficacement ses produits. Développer de nouveaux produits et se positionner  sur de nouveaux marchés. 
Ø Avoir une meilleure vision et perspective des  actions actuelles et futures des concurrents, et prévoir ainsi leurs  intentions. 
Ø Améliorer, développer et élargir l'ensemble des  activités de l'entreprise. 
Il faut donc bien comprendre que l'information est un outil de  développement économique et technologique pour l'entreprise. L'information  s'établit donc dans ce sens comme une ressource stratégique permettant à  l'entreprise d'être plus compétitive sur son marché. 
Quelle que soit sa taille ou son secteur d'activité, l'entreprise doit  disposer au bon moment des informations utiles à la mise en oeuvre de sa  stratégie de développement. Il lui faut donc chercher, trier, traiter,  analyser et diffuser la masse d'informations qui gravite autour d'elle. 
La veille stratégique est donc un processus anticipatif d'observation  et d'analyse de l'environnement, suivi de la diffusion (bien ciblée) des  informations sélectionnées et traitées, utiles à la prise de décisions  stratégiques. 
Les objectifs de recherches étant multiples, il a été nécessaire de  catégoriser la recherche de l'information en plusieurs groupes, donnant ainsi  naissance à dix différentes formes de Veille. 
LES DIFFÉRENTS  TYPES DE VEILLE
Dans le paragraphe qui suit, les différents  types de Veilles  sont présentés et un lien est établi avec la collectivité d'intelligences qui  permet à l'entreprise d'évoluer avec un minimum de risques :
1- La Veille Technologique
La  veille technologique est l'observation et l'analyse de l'environnement  scientifique, technique et technologique et des impacts économiques présents et  futurs, pour en déduire les menaces et les opportunités de développement[12]"  (JAKOBIAK, 1992[13]).  
Elle  consiste à recueillir les informations permettant de devancer des innovations  technologiques ou d'investir en toute sécurité. 
La  veille technologique est l'activité par laquelle l'entreprise identifie les  techniques ou technologies mises en œuvre par ses clients, ses fournisseurs,  ses partenaires et ses concurrents, dans le cadre de son domaine d'activité,  pour suivre les évolutions pouvant influencer non seulement son avenir mais  aussi celui de ses clients, ses fournisseurs, ses partenaires, ses concurrents,  et mettre en place des mesures de protection. 
L'objectif qui se dessine est de « Connaître les forces qui  commandent la concurrence au sein d'un secteur économique déterminé ». C'est  le type de Veille que l'entreprise consacre essentiellement au développement  des technologies et techniques :
Ø Découvertes scientifiques et innovations  technologiques (produits et services), 
Ø Evolutions de procédés de fabrication, et apparitions  de nouveaux matériaux.
Ø Quelles sont les entreprises qui se développent  dans ce secteur d'activités : que font-elles, quels sont leurs clients, leurs  partenaires et leurs marchés ? 
Ø  Etc.
2 – La  Veille Concurrentielle  
C'est l'activité par laquelle l'entreprise identifie sa concurrence,  actuelle ou potentielle, sous un triple angle :
Ø L'économique : étude éventuelle de rentabilité  et de faisabilité des activités en cours, 
Ø Le financier (effectifs, marques, investissements,  projets en cours…). 
Ø Le créatif et le compétitif : dans quelle  mesure la concurrence est-elle suffisamment créative et compétitive dans ce  qu'elle apporte d'innovant autant au marché, qu'aux entreprises  et qu'aux individus.
Elle s'intéresse à la surveillance des forces et des faiblesses de  l'organisation de l'entreprise, de la fabrication, et des coûts. 
Dans cette démarche l'objectif n'est de connaître la stratégie de ses  concurrents, la façon d'anticiper les décisions susceptibles d'influencer le  devenir de l'entreprise, mais surtout comprendre la manière de penser de la  concurrence. Ce qui permettrait de devancer la compétitivité  concurrente….
Mettre en place une Veille Concurrentielle implique donc de concevoir  l'action d'une collectivité d'intelligences, car les enjeux sont importants.
3 – La Veille Commerciale 
C'est l'activité par laquelle l'entreprise étudie les relations  fournisseurs/clients, les nouvelles compétences sur le marché, les taux de  croissance du marché, etc… Elle porte essentiellement sur les clients, mais  aussi sur les fournisseurs de l'entreprise, ses sous-traitants, ses partenaires  dans l'élaboration des produits et services. 
Elle écoute donc en permanence le marché et répond aux questions  suivantes : 
Ø Quelles sont les capacités concurrentielles ?
Ø Quelles sont les caractéristiques principales ?  
Ø Quels sont les procédés de fabrication et quelle  technologie est-elle adoptée ?
Ø Quelles sont les compétences des ressources  humaines ?
4 – La  Veille Brevet (Ou propriété industrielle) 
 C'est  l'activité par laquelle l'entreprise connaît les brevets, les marques, les  modèles déposés d'un domaine afin d'éviter la copie involontaire. Elle  nécessite, elle aussi,  de répondre à de  nombreuses questions : 
Ø Quels sont les brevets en vigueur ? 
Ø Quels sont les entreprises dépositaires des brevets  ? 
Ø Quelle est la capacité de l'entreprise à protéger  son patrimoine contre les contrefaçons des concurrents, l'espionnage… ? 
Ø Quelles sont les stratégies de protection  industrielle de vos concurrents ? 
e) – La Veille Produit
Cette activité anticipe la sortie de nouveaux produits, détecte les  produits ou techniques qui sont des contrefaçons, connaît les prix de revient  des concurrents par l'analyse de leur valeur, et compare les solutions  techniques des concurrents avec les siennes pour s'en inspirer auquel cas. 
Elle permet à l'entreprise de répondre à : 
Ø Quels sont les nouveaux produits ? Quelles sont  leurs performances ? 
Ø Comment améliorer un produit ? (Nouvelle matière  première) ? 
Ø Quels sont les produits qui vont sortir dans  l'avenir ? 
Ø Quelles sont les normes applicables à chaque  produit ? 
f) – La Veille Sociétale 
La veille sociétale est liée à l'environnement d'une société, souvent  exportatrice : aspects économiques, géopolitiques, socioculturels,  réglementaires, juridiques et législatifs… 
Elle répond à : 
Ø Quelle est la réglementation en vigueur dans les  zones géographiques d'exportation ? 
Ø Quelles est votre capacité de réaction face au  processus d'évolution des réglementations ? 
Ø Quelles sont les normes applicables à chaque  produit et à chaque marché ?
g) – La Veille Ponctuelle 
Elle correspond à «un état de l'art » ou une analyse de  l'existant à un moment donné, dans un contexte donné. Elle se rapproche d'une  étude de marché. 
h)  – La Veille  Occasionnelle 
Surveillance organisée sur des thèmes cibles. Dans cette phase,  l'entreprise a déjà pris conscience de la cible à surveiller en permanence. 
i) – La Veille Périodique 
Surveillance régulière de la cible selon la question et la périodicité  des sources à surveiller. Elle s'apparente aux : bilans de sociétés, rapports  et études, articles de magazines, comptes-rendus de congrès, publications  d'organismes spécialisés, les banques de données, etc… 
j) – La Veille Permanente 
Permet de capter les signaux faibles, les informations dites d'alerte  dans l'ensemble de l'environnement. Elle résulte à la fois du fonctionnement  d'un « radar de croisière » (information recherchée volontairement) et d'un «  radar d'alerte » (qui la « trouve »). 
LA VEILLE INFORMATIVE a garder
L'homme entrepreneur a toujours eu besoin de s'informer, de surveiller son  environnement et notamment ses concurrents, amis ou ennemis, de se comparer aux  autres, de connaître les tendances du marché.
La veille informative n'est, somme toute, qu'un dispositif organisé,  intégré et finalisé de collecte, de traitement, de diffusion et d'exploitation  de l'information qui vise à rendre une entreprise, une organisation, quelle  qu'elle soit, capable de réagir, à différents termes, face à des évolutions de  son environnement. 
Importance de la veille
Que l'on parle de veille stratégique, de veille technologique ou de veille  concurrentielle ou même encore d'Intelligence Economique, le concept de base  reste le même, c'est-à-dire la veille  informative finalisée et décisionnelle. 
Il s'agit d'obtenir les informations pertinentes et utiles qui permettent  une bonne réactivité de l'institution concernée face à des menaces externes ou  face à des évolutions significatives de son environnement.
La veille (sous ses différentes formes et appellations) est un processus  vital pour les entreprises ou organisations, mais elle n'est généralement pas  correctement et durablement organisée. Les moyens qui contribuent à la veille  existent souvent mais ne sont pas toujours efficacement sollicités (pensons aux  structures d'information et de documentation existantes qui restent souvent à  l'écart des démarches de veille stratégique). 
Les membres de l'organisation ne sont pas systématiquement impliqués, ce  qui conduit à une déperdition considérable de grands pans d'information utile.  L'absence d'une volonté politique ou managériale claire en matière de veille  informative est responsable d'une approche qui reste trop souvent vernaculaire,  archaïque et anarchique. D'où la nécessité de bien prendre la mesure des  aspects stratégiques, méthodologiques et organisationnels de cette veille  informative.
Soulignons d'emblée le fait qu'aucune étude ne permet vraiment d'apporter  la preuve formelle que la veille informative est économiquement rentable. Il  est déjà souvent bien difficile d'en mesurer le coût global réel : que doit-on  prendre en compte, les seules dépenses directement affectées à des  mobilisations de ressources externes et le coût des personnes chargées de la  veille ou faut-il intégrer tout l'apport indirect des personnels de l'entreprise  impliqués dans la gestion collective de l'information ? 
Il est, bien entendu, encore plus difficile d'évaluer les retombées  économiques de la veille informative, sauf dans des cas limites quelque peu  caricaturaux (conquête d'un marché exceptionnel suite à une information bien  amenée au bon moment ou l'inverse, la perte d'un marché par manque  d'information pertinente). Au fond, la veille informative, nous ne pouvons pas  nous en passer dès lors que nos entreprises ou nos organisations sont des  structures humaines intelligentes dans lesquelles l'échange des flux  informationnels devient chaque jour d'avantage le moteur même de l'action.
La veille informative : que  vise-t-elle ?
Au-delà des gestes techniques qui composent la veille informative, il peut  être intéressant de se demander à quoi peut servir cette démarche, quelles  grandes fonctions de service elle assure et quels outils elle mobilise en  conséquence. Il est difficile d'établir une liste exhaustive de ces fonctions,  chaque institution devant définir ses propres objectifs de veille. Une  entreprise pharmaceutique peut avoir des objectifs très précis et ambitieux  pour la mise en place d'un dispositif de veille technologique (anticiper les  choix de la concurrence, par exemple) alors qu'un établissement d'enseignement  supérieur se limitera à des fonctions de veille plus modestes visant à  développer une certaine culture collective sur des sujets le concernant.
On peut, à titre d'exemple, distinguer de grandes composantes  fonctionnelles comme :
Ø Aider à décider dans des choix à court  terme ; 
Ø Orienter au mieux les travaux et les  investissements à moyen et long terme ;
Ø Tenir en alerte (capacité de réactivité)  les forces vives de l'institution ;
Ø Développer une compréhension des  évolutions de l'environnement ;
Ø Contribuer à une culture d'entreprise pour  assurer des progrès collectifs ;
Ø etc.
Il importe de bien déterminer, au départ, les objectifs et les grandes  fonctions de la veille informative que l'on veut mettre en place, d'où le  vocable utilisé de veille informative finalisée. Le risque est grand, en effet,  de se lancer à corps perdu dans des démarches de veille institutionnelle lourde  et de se précipiter sur des choix de solutions techniques (outils de  bibliométrie ou technologies dites "push" par exemple) qui  n'apporteront, en fait, aucune réponse satisfaisante aux besoins de  l'organisation, des individus ou des groupes.
A partir de cette dernière remarque, il est possible distinguer plusieurs  façons d'aborder la question de la veille informative et de son organisation  pratique.
a)     Selon  l'orientation générale des axes d'écoute ou d'observation
Ø une  veille environnementale externe, avec regard périphérique: on observe et  interprète les évolutions de plusieurs composantes de l'environnement extérieur  à l'institution à travers ce qu'en disent les divers vecteurs d'information et  de communication (mettre le nez à la fenêtre, " surfer judicieusement sur  le Net ",...) ; 
Ø une  veille plus axée sur l'analyse des pratiques constatées des clients et  concurrents de l'institution et constituée des observations remontant du  terrain et des acteurs de l'institution (agréger de multiples observations  remontant du terrain).
b)     Selon  les termes ou objectifs de la veille
Ø la  veille alerte dont l'horizon temporelle est le court terme ; on pourrait par  exemple mentionner ici la veille concurrentielle (pour des produits), la veille  boursière, la veille parlementaire ; la fonction de ces types de veille-alerte  à court terme est d'aider à la prise de décision réactive à très court terme ; 
Ø la  veille à moyen terme relative aux évolutions de la clientèle (veille sur les  comportements, pratiques ou usages) ou des partenaires ou concurrents  (institutions) ;
Ø la  veille prospective recherchant la compréhension des phénomènes sur la longue  durée (tendances lourdes, faits porteurs d'avenir). Ce type de veille  prospective doit être nettement démarquée de la futurologie, elle s'appuierait  plutôt sur des analyses sociologiques et historiques. Elle concerne aussi la  stratégie et peut accompagner la culture et le projet d'entreprise.
c) Selon les degrés de focalisation
Ø la veille orientée, pilotée, avec  détermination préalable d'un tableau de bord de thèmes focaux à surveiller (ou  facteurs critiques) ; 
Ø la veille non orientée, non dirigée  thématiquement, visant à l'écoute du bruit de fond, au recueil des signaux  faibles (rapports d'étonnement,...).
c)    Selon  les destinataires des résultats de la veille
Ø la veille centrée sur les besoins d'une  direction générale (veille plutôt stratégique), 
Ø la veille alimentant les directions plus  techniques ou opérationnelles, dans des champs de spécialisation plus affirmés  (veille tactique et opérationnelle) ;
Ø la veille alimentant les cadres techniques  et les acteurs de terrain et contribuant à éveiller leur curiosité  professionnelle (le bain informationnel de conditionnement).
e) Selon les objets ou domaines de la veille
Ø la veille stratégique, qui scrute tout ce  qui a trait aux grands concurrents de l'entreprise et à leur positionnement sur  les marchés et aussi aux facteurs de transformation de l'environnement ; 
Ø la veille technologique qui suit de près  les évolutions en matière de recherche, de R&D, de brevets et qui s'appuie  aujourd'hui fortement sur des outils de traitement avancé de l'information  (bibliométrie, scientométrie),
Ø la veille commerciale qui s'intéresse aux  produits mis sur le marché, à leur prix, à leur packaging, etc. 
Ø la veille juridique et réglementaire,  importante dans nombre d'institutions nationales ou internationales qui ne  veulent pas " se faire avoir " par l'adoption d'un texte nouveau de  loi ou qui veulent pénétrer, en toute légalité, des marchés étrangers soumis à règles  nationales contraignantes,
Ø la veille socioculturelle dégageant les  grands déterminants des comportements (socio-styles et pratiques sociales de  terrain notamment) de divers groupes d'acteurs (consommateurs, citoyens,  jeunes, sectes,…),
La veille informative ne se fait pas en mettant seulement le nez à la  fenêtre de l'entreprise. Il faut investir de l'énergie, du temps, de l'argent,  recourir à des moyens les plus divers.
a) Les moyens humains
Ce sont bien sûr les plus importants et il faut envisager ici les individus  comme les groupes. On peut distinguer plusieurs natures d'acteurs :
Ø le personnel de l'entreprise ou de  l'organisation : chacun contribue à sa façon à l'écoute des évolutions de  l'environnement et chacun passe en permanence 30% de son temps à traiter de  l'information ; on considère désormais que l'information est une fonction  partagée, collective, au sein des organisations, chacun étant, à son niveau,  responsable et impliqué dans la veille informative ; 
Ø les professionnels de l'information et de  la documentation : c'est leur métier que de collecter et mettre à disposition  des informations utiles ; ils connaissent les sources utiles et sont capables  de mobiliser les ressources externes à l'entreprise ; ils leur faut toutefois  changer leur façon de concevoir leur rôle et donner plus de sens stratégique et  de finalisation managériale et décisionnelle à leur action ;
Ø les spécialistes ou experts de la veille  (sous-catégorie du groupe précédent ou nouveau groupe émergeant, selon les  cultures informationnelles des organisations concernées) qui peuvent animer des  dispositifs de veille, utiliser des outils avancés (réseaux, bibliométrie,...)  ou devenir des "agents intelligents";
Ø les réseaux de collecte (internes ou  externes), les partenaires, les acteurs indirects de la veille ; la dimension  " réseau " est essentielle pour assurer une bonne veille informative  et le développement de la nouvelle société de l'information renforce cette  tendance au point de brouiller sérieusement les traditionnels territoires de  jeu des acteurs[14] .
Ø l'échelon directionnel qui doit  s'impliquer fortement dans la mise en place d'un dispositif de veille et qui en  est aussi l'un des bénéficiaires privilégiés.
b) Les ressources informationnelles et documentaires
Elles sont pléthoriques, de plus en plus abondantes, diversifiées et  ouvertes, et surtout mondiales ou mondialisées. Il faut savoir identifier les  plus pertinentes et faire les meilleurs choix économiques. Il est courant  désormais de distinguer des ressources existant au sein même de l'entreprise ou  des ressources qui n'existent qu'à l'extérieur de l'organisation. Une bonne  veille informative commence déjà par une capitalisation intelligence de ce dont  dispose l'entreprise en interne, mais qui reste assez souvent en jachère. 
Quant aux sources externes, elles explosent littéralement sous la  déferlante Internet et des réseaux électroniques, ce qui nécessite désormais de  nouvelles approches professionnelles de sélection et de qualification de  l'information pertinente.
On peut encore classer ces ressources selon la nature de supports qu'elles  requièrent pour leur manipulation (sources écrites, orales, électroniques,...).  Par rapport à la démarche traditionnelle de documentation, on peut nettement  affirmer que la veille informative élargie, l'intelligence économique et la  veille stratégique font feu de tout bois et ne s'embarrasse pas de telles  considérations technico-maniaques sur les natures des supports des  informations. 
Tout au plus, pourrait-on mentionner ici l'importance de bien qualifier les  sources en questions selon le degré de formalisme, d'authentification et de  confiance qu'on peut leur accorder. Des conférences ou séminaires en passant  par les bases de données ou le réseau Internet, des collèges invisibles aux  rapports d'étonnement en passant par les revues spécialisées, les sources  d'information et de documentation constituent un véritable hyper-espace  (cyber-espace dans sa version électronique) au sein duquel il va falloir savoir  naviguer.
c) Les ressources méthodologiques et technologiques
Dès lors que l'on veut aller plus loin que la simple cueillette de  l'information, il faut se doter de moyens nouveaux, de nature soit  méthodologique (modalités d'organisation de la veille), soit technologique  (ingénierie du traitement de l'information, intelligence artificielle,  bibliométrie et scientométrie,...). 
Le rôle des réseaux électroniques est aujourd'hui fondamental dans la  veille informative et des outils comme Internet, avec certaines technologies  nouvelles de type " push " amène à un nouveau regard sur les  processus de transfert et d'intégration de l'information au sein des  institutions.
LA VEILLE : UN PROCESSUS DE SURVEILLANCE[15]. 
Le processus de la veille est  composé de plusieurs étapes cycliques.  Ce processus se décompose en plusieurs grandes parties : 
1 - La  surveillance de l'environnement : Il s'agit, en  premier lieu, de définir les axes de surveillance, c'est-à-dire cibler le sujet  et déterminer les enjeux. Il existe trois types de d'informations :
Ø L'Information Formelle ou Information Blanche  (correspondant à l'information trouvée sur Internet, dans les journaux, sur les  bases de données,…). 
Ø L'Information Grise (correspondant aux rapports de  congrès, de salons,…). 
Ø L'Information Informelle ou Information Noire  (rapport d'étonnement,…).
2 – La  collecte des informations :
Après avoir mis en place une stratégie de recherche d'informations, il  faut établir un plan de renseignement permettant de collecter efficacement  l'information qui est utile. Il faut   donc s'interroger sur: 
Ø Où localiser les informations ? 
Ø Quels sont les outils à utiliser pour la  consultation des sources ? 
Ø Quels sont les formats et supports de ces  informations ? 
Ø Comment obtenir les informations ? 
Ø Quel est le budget alloué à l'acquisition des  informations ? 
Ø Où stocker et archiver les informations recueillies  ? Moyens techniques nécessaires ? 
Ø Quelles sont les différentes sources d'information  disponibles?
Ø Mettre en place, si besoin est, un système de  sécurisation des données récoltées. 
3 -  L'analyse et la validation des informations  traitées
Les informations recueillies doivent être analysées et validées selon  plusieurs critères. La validation des données nécessite une prise en compte de  : 
Ø La fraîcheur des informations,
Ø La pertinence et le degré d'intérêt,
Ø L'exhaustivité, 
Ø La fiabilité des données, 
Ø La vision et l'appui des experts, 
Après validation des informations récoltées, il faut s'attarder à leur  analyse: donner une plus value à l'information brute. Cette phase permet de  donner du sens aux informations, d'apporter de la connaissance, de dégager des  problématiques et ainsi d'appuyer toutes prises décisions dans la hiérarchie de  l'entreprise. 
4 -  L'exploitation des informations obtenues
Après avoir collecté les informations, l'entreprise doit savoir les utiliser  à bon escient. Elle doit s'attacher à leur traitement, diffusion, utilisation  pour une prise de décision. 
Traiter les informations recueillies est une phase importante  permettant de retrouver à tout moment une information pertinente déjà validée.  Il faut donc mettre en place un dispositif de stockage, d'archivage des  données. 
5 -  La diffusion des informations
Ø Par la suite, les informations sont diffusées en  fonction de leur pertinence et de leur utilité aux personnes. Il faut donc se  demander : 
Ø Qui a besoin de cette information, quels sont les  projets en cours dans l'entreprise, qui travaille sur quoi ? 
Ø Quelle mise en place d'un système de diffusion  interne des informations adopter ou quel type de stockage appliquer? 
Ø Quelle prise de décision l'utilisation des  informations diffusées dans l'environnement socio-économique de l'entreprise  permettra t'elle ?
6 -  Utilisation des agents d'influence[16] :
Les  agents d'influence sont surtout efficaces dans le champ de la rumeur, qui  présente quatre caractéristiques principales[17]:  
Ø La rumeur contient toujours un élément vrai, même  s'il est mineur, 
Ø La source de la rumeur est toujours « non  officielle » 
Ø Celui qui perçoit la rumeur n'a généralement pas le  réflexe d'en vérifier la source ou la crédibilité 
Ø Lorsqu'elle est diffusée, une rumeur n'est ensuite  plus contrôlable 
MISE EN PLACE D'UN SYSTEME DE VEILLE
Avant de mettre en place un système de Veille, il faut s'interroger sur  : 
Ø Les enjeux d'un système de veille pour l'entreprise  ? 
Ø Son utilité ? 
Ø Le type d'informations qu'il va falloir prendre en  compte dans ce système? 
Ø Comment organiser le système de surveillance ? 
Ø Cibler le domaine d'activité à surveiller ? 
Ø Sélectionner les outils permettant de rechercher,  de collecter, de triage et de diffusion de l'information ? 
Ø Comment sélectionner l'information : fraîcheur,  pertinence, exhaustivité…? 
Ø Choix d'une stratégie de diffusion rapide de ces  informations? 
Ø A combien ce système de Veille reviendra- t'il :  coût actuel, gains futurs? 
COLLECTIVITÉ  D'INTELLIGENCES ET TYPES DE VEILLES
La Veille est une action dont la valeur est suffisamment inestimable,  puisque l'ensemble des informations collectées vont créer les armes d'actions  de l'entreprise. Ainsi, dans le concept de la Veille, la collectivité d'intelligences  participante à la stratégie de l'entreprise pourrait se composer de l' :
1.     Intelligence Active : encourager  l'esprit d'initiative et de recherche,
2.     Intelligence Adaptatrice : s'adapter  à la concurrence dans sa créativité et sa compétitivité
3.     Intelligence Affective: savoir et pouvoir affecter des moyens et des ressources à une décision prise  concernant une information, ou une activité, relative à la concurrence
4.     Intelligence Ambitieuse : Le meilleur  moteur de stimulation des énergies,
5.     Intelligence Analytique : permettre  de comprendre l'esprit des concurrents et l'esprit concurrentiel global,
6.      Intelligence  Anticipative: prévoir comment une réaction concurrente pourrait se faire,
7.     Intelligence Associative : savoir associer des  informations, des éléments et (ou) des composants, à une situation  concurrentielle, ou à l'esprit compétitif de la concurrence,  
8.     Intelligence Apprenante : pouvoir  cumuler les connaissances issues de l'observation et de l'analyse
9.     Intelligence Argumentative : isoler des arguments expliquant le pourquoi des  phénomènes observés.
10.                         Intelligence  Argumentatrice : mettre en  évidence des alternatives afin de mieux parvenir à faire agir dans un sens  voulu.
11.                         Intelligence  Capitalisante : savoir  constituer un capital stratégique d'informations et de connaissances.
12.                         Intelligence  Communicatrice: Rien ne se fait sans échange d'informations
13.                         Intelligence Comparative  : savoir et pouvoir comparer les éléments compétitifs des concurrents afin d'en  déterminer la créativité ou l'imitation, 
14.                         Intelligence  Compétitive: Être suffisamment créatif et imaginative pour  appliquer des politiques commerciales porteuses, 
15.                         Intelligence  Comportementale: adopter un  comportement qui soit à la fois concurrentiel et compétitif,
16.                         Intelligence  Conceptive: savoir et pouvoir établir des stratégies issue de données  collectées sur un marché, sur la concurrence globale,
17.                         Intelligence  Concurrentielle: Utiliser des moyens afin de contrer la concurrence  sur son propre terrain, 
18.                         Intelligence  Consensuelle : considérer les opinions et la pensée concurrente avant de  prendre des décisions ou des mesures adéquates, 
19.                         Intelligence Contextuelle: Reconnaître le contexte  dans lequel une action va se faire, 
20.                         Intelligence  d'Ecoute : écouter reste la meilleure source d'information, 
21.                         Intelligence d'Association : savoir et pouvoir associer informations à connaissances  pour pouvoir établir des plans d'actions effectifs
22.                         Intelligence d'Interprétation : savoir interpréter et comprendre les  informations collectées, 
23.                         Intelligence  d'Intoxication : savoir lancer des informations pour dérouter la concurrence et  gagner du temps,
24.                         Intelligence de la Prudence : savoir  traiter l'information reçue avec précaution, 
25.                         Intelligence  Décisionnelle : prendre les décisions conséquentes à une action réactive  d'une action concurrente 
26.                         Intelligence  Evaluative : savoir évaluer la validité et la crédibilité des informations  collectées,
27.                         Intelligence  Identificative : savoir  identifier des faiblesses cachées de la concurrence
28.                         Intelligence Innovative : savoir créer  des stratégies  assez innovantes pour  contrer l'action concurrente, 
29.                         Intelligence  Intoxicatrice : savoir diffuser de fausses informations,
30.                         Intelligence  Intuitive : pouvoir pressentir ce qui pourrait être avantageux pour  l'entreprise, en fonction de faiblesses découverte dans l'analyse de la  concurrence, 
31.                         Intelligence Obervative: observer et tirer des déductions et/ou des  conclusions à des questions posées durant l'observation,
32.                         Intelligence  Observatrice: induire, déduire ou conclure sur des faits observés et en cours  d'exécution,
33.                         Intelligence  Optimisante : optimiser les stratégies en fournissant les données  stratégiques d'importance, 
34.                         Intelligence Relationnelle : pouvoir enfin, relier ce qui est observé, analysé et sélectionné en  vue d'une application future
35.                         Intelligence  Rivalisante : savoir concurrencer par d'autres compétences et performances, 
A première vue, et sans approfondissement, trente-cinq types d'Intelligences  vont donc concourir à l'activité de Veille. Elles représentent donc cet apport  stratégique dont l'entreprise ne peut se passer. 
Nous pourrions conclure, une fois de plus, que les activités de  management et de marketing ne sont, finalement, qu'une question d'intelligence.  La problématique reste ouverte : l'Intelligence est-elle le seul moteur  du succès des entreprises sur des marchés qui sont et qui deviennent de plus en  plus, capricieux et exigeants ?  
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
AGENCE DE STIMULATION ECONOMIQUE - Origine de l'Intelligence Stratégique - http://www.intelligencestrategique.be
BOURNOIS Franck – Lettre d'information sur le management de l'intelligence  collective – www.axiopole.org.
CHANDLER A. D. Jr (1962) – Strategy and Structure: chapters in the history of the industrial  enterprise - Cambridge, M.I.T. Press, 
De WOOT P. (2000) - Stratégie des entreprises in Dictionnaire de stratégie, P.U.F., Paris,
FRANCART L., (2002) – Infosphère et Intelligence Stratégique, Le nouveaux défis - Economica
HARBULOT C., (2012) - Manuel d'intelligence économique – Presses Universitaires de France
KAHANER L., (1996) – Compétitive Intelligence, How to gather, analyse and use information to  move your business to the top? – Simon and Schuster
KAPFERER J-N., BASTIEN V., (1987) - The Luxury Strategy: Break the Rules of Marketing to Build Luxury Brands – N.D.
KHADIGE C. (2009 – 2013) - cgcjmk.blogspot.com
PELLETIER A.,   CUENOT P., (2013) – Intelligence  économique, mode d'emploi – Ed. PEARSON France
PORTER M. (2008) - Competitive  Strategy: Techniques for Analyzing Industries and Competitors - Simon and Schuster 
WILENSKY H (1967) - « L'Intelligence  Organisationnelle »  - Basic Books 
COLLOQUES
COLLOQUE TRANSINFO 98 : " L'effet réseau : impact sur les  entreprises et les organisations".
COLLOQUE INTERNATIONAL  D'INTELLIGENCE STRATEGIQUE (9 et 10/12/1999)
REVUES
REVUE  FRANÇAISE DE GEOECONOMIE (Automne  2000). Lettre d'information sur le management de l'intelligence collective –  www.axiopole.org. OPCIT.
WEBOGRAPHIE
[3] Lire à ce sujet les différents articles de l'auteur sur l'Intelligence  Relationnelle, cgcjmk.blogspot.com
[6] PORTER M.  (2008) - Competitive Strategy: Techniques for Analyzing Industries and  Competitors - Simon and Schuster 
[7] CHANDLER A.  D. Jr (1962) – Strategy and  Structure : chapters in the history of the industrial enterprise - Cambridge, M.I.T. Press, 
[8] De WOOT P. (2000) - Stratégie des entreprises in Dictionnaire de stratégie, P.U.F.,  Paris, (Thierry de Montbrial, éd.), pp. 542-550.
[9] BOURNOIS Franck – Lettre d'information sur le management de l'intelligence  collective – www.axiopole.org.
[10]Revue française de Géoéconomie (Automne 2000). Lettre d'information  sur le management de l'intelligence collective – www.axiopole.org. OPCIT.
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