mercredi 1 septembre 2010

22 - UNE ENTREPRISE PEUT-ELLE AVOIR UN QUOTIENT D’INTELLIGENCE ?

Par Clark G. KHADIGE, dba, desg
Question bizarre ! Bizarre car lorsque suggérée dans divers entretiens sur le concept de l'Intelligence d'Entreprise, (que beaucoup comprennent comme la somme des intelligences individuelles, ou qui considèrent l'Intelligence en Entreprise), n'a suscité que peu de réactions encourageantes (traduisant surtout le manque d'informations sur le sujet), doutes, réserves et étonnements. Réaction tout à fait normale s'inscrivant dans la concrétisation des acquis et la certitude personnelle, considérant principalement que le QI a toujours été une caractéristique de l'individu.

Cependant, beaucoup a été écrit sur le sujet de l'Entreprise Apprenante ou l'Entreprise Intelligente, et nous avons relevé plus de trois cents articles traitant de ces concepts sur Internet.

Notons, cependant que :

Ø  D'une part, que les initiales QI ont toujours prêté à confusion. On pense toujours au Quotient d'Intelligence, alors que l'on parle aussi de Quotient Intellectuel. Dans tous les tests de recherche du QI[1],  les candidats obtiennent une note comprise entre 40-60, 60-90, 90-110, 110-160 et 160-200, qui dénotent ce qu'ils croient être leur niveau d'intelligence.

Ø  D'autre part, les recherches sur les notions de quotient laissent apparaitre une foule d'informations sur  une pléthore de quotients, employés à tort et à travers pour expliquer le comportement des individus. On se trouve alors face à des QI, QE, QR et des «Qx» divers qui n'en finissent pas d'expliquer le pourquoi du comment du parce que, etc.

Les Qx sont tout simplement à la mode parce que le management a besoin de découvrir une nouvelle tendance pour calmer ses incertitudes, ou tout simplement pour trouver des excuses ou des justificatifs à quelques incompétences bien définies. Elles auront un choix à faire entre les différentes propositions de Quotients :

Ø  QA pourrait tenir pour : Quotient d'Acquisition, Quotient d'Abstraction, Quotient Actif, Quotient d'Adaptation, Quotient d'Analyse, Quotient d'Adversité, Quotient d'Amabilité, etc.
Ø  QD tiendrait pour : Quotient de Développement, etc.
Ø  QE pourrait tenir pour : Quotient Emotionnel, Quotient Existentialiste, Quotient d'Expérimentation, Quotient d'Evaluation, Quotient Electoral, Quotient Expérientiel, etc.
Ø  QI pourrait tenir pour : Qualité de l'Information, Quotient d'Impact, Quotient d'Imprévu, Quotient Intellectuel, Quotient d'Intelligence, Quotient d'Implication, Quotient Inactif, Quotient Informationnel, Quotient Interculturel, Quotient Internet, Quotient d'innovation, etc.
Ø  QP pourrait tenir pour : Quotient de Productivité, Quotient de Performance, Quotient de Positionnement, etc.
Ø  QR pourrait tenir pour : Quotient Rationnel, Quotient Relationnel, Quotient de Réflexion, Quotient Rémunérateur, Quotient Respiratoire, Quotient de Réputation[2], etc.
Ø  QS pourrait tenir pour: Quotient de Sensibilisation, Quotient Spirituel, Quotient Stratégique, etc.

Et ainsi de suite[3]…Quoi de plus simple alors, que de créer des modes dans lesquelles les entreprises vont s'engouffrer sans réellement trouver matière à satisfaction? Mais aussi, rien de mieux que de leur faire perdre leur temps à rechercher le mieux des autres et  tenter de l'utiliser avec modifications justifiées.

Mais, au fond, qu'est-ce qu'un quotient ? Référons-nous, une fois de plus au dictionnaire[4] : 

Quotient :
Ø  Résultat d'une division,
Ø  Indice, établi à l'aide de différents tests.

C'est la seconde définition qui nous intéresse, c'est-à-dire le concept d'indice. Si ce concept a permis à un individu de se positionner par rapport à ses congénères, une entreprise devrait pouvoir se situer par rapport aux autres, concurrentes ou non, dans une classification de performance. C'est dans cette optique que l'entreprise doit se frayer un chemin sûr vers un positionnement inébranlable.


LES MESURES ACTUELLES

Pour mesurer l'intelligence, les tests de Quotient Intellectuel (QI) sont vraisemblablement les plus célèbres. Présentés comme rationnels, ils s'attellent à déterminer les critères de l'intelligence chez l'homme.  Cependant, ils ne mesurent qu'une aptitude à comprendre un ensemble de questions dont les réponses sont classées suivant[5] :

Ø  Un facteur dit d'intelligence numérique, et qui correspond à la capacité de manipuler des chiffres et des nombres
Ø  Un facteur dit d'intelligence verbale, qui correspond à la capacité de comprendre la langue et celle d'être à l'aise dans une communication verbale. 
Ø  Un facteur dit d'intelligence logique qui correspond à la capacité de déterminer le rapport entre des éléments divers aussi bien que celle de découvrir des rapports existants dans des groupes plus ou moins complexes, ainsi que la capacité à enchaîner des idées de façon logique.

Essayons, tout d'abord, de définir qu'est-ce qu'un Quotient Intellectuel, et qu'est-ce qu'un Quotient d'Intelligence, en nous référant, une fois de plus, au dictionnaire[6] :

1 - « Quotient Intellectuel : indice établi à l'aide de différents tests, permettant d'évaluer l'âge mental d'un enfant ou le niveau intellectuel d'un adulte. (Remarque d'usage : on dit aussi «Quotient d'Intelligence»). On ne peut parler d'âge mental sans faire un rapport avec l'âge physique. Ainsi :

Ø  Si l'âge mental est inférieur à l'âge physique, l'individu est classé parmi les sous-doués,
Ø  Si l'âge mental est supérieur à l'âge physique, l'individu est classé parmi les surdoués,
Ø  Si l'âge mental égale l'âge physique, l'individu est classé parmi les individus normaux.

MC KAY[7], (2006), dans son article sur le Quotient Intellectuel écrit que:

« Le Quotient Intellectuel mesure la capacité de répondre rapidement à des questions spécifiques, reflétant ainsi comment assimiler la connaissance. Il mesure aussi la capacité d'acquérir la connaissance.  C'est donc une mesure de la capacité d'une entreprise de démultiplier la connaissance expérimentale et confinée dans les banques de données, afin de construire, partager et utiliser les nouvelles connaissances efficacement ».


2 -  « Quotient d'Intelligence: Par analogie avec le Quotient Intellectuel, échelle mesurant la capacité à trouver des solutions différentes à des situations difficiles (flexibilité créative) par rapport à celle d'une capacité moyenne notée 100[8] ».
Pour trouver des solutions différentes à des situations difficiles, l'entreprise ne doit-elle pas faire appel à son passé, c'est-à-dire à l'ensemble des connaissances qu'elle a acquises durant des années d'activités sur les marchés ? En faisant appel à son Quotient Intellectuel et en recherchant des analogies de situations avec un certain vécu, par elle-même ou par les autres, elle est en mesure de pouvoir plus ou moins facilement trouver des solutions à ses problèmes majeurs et surmonter les obstacles rencontrés.

Il n'existe pas d'entreprise surdouée naturellement, sauf, peut-être, dans le cas limite où tous les individus qui la composent sont des surdoués. Et encore ! Il y a de grands risques que ces surdoués entrent en conflits constants !

Ainsi, aborder la question du Quotient d'Intelligence de l'Entreprise nécessite, à priori, de reposer les deux questions existante dans l'avant-propos :

1.        Une entreprise peut-elle avoir un Quotient Intellectuel ?
2.      Peut-on concevoir l'idée qu'une entreprise puisse avoir un Quotient d'Intelligence ?

Il serait simple de répondre spontanément à ces deux questions :

Ø  Oui, car on pourrait, à la limite, concevoir que le Quotient d'Intelligence d'une entreprise pourrait être la moyenne des Quotients d'Intelligence des individus qui la composent, et en se référant aux travaux faits sur l'intelligence collective[9] d'une part, et, de l'autre, que le Quotient Intellectuel pourrait être la résultante de la gestion des connaissances de l'entreprise, ou du Knowledge Management.

Ø  Non, car l'Intelligence ne se développe pas seulement au contact de la connaissance, mais aussi en fonction de différents autres facteurs comme la fréquentation sociale, les voyages, etc., sans compter que l'on pourrait concevoir, dans une certaine limite, que les individus naissent avec un même Quotient d'Intelligence.


Une entreprise n'est donc intelligente que parce qu'elle sait profiter de ses connaissances !



LE QUOTIENT D'INTELLIGENCE DE L'ENTREPRISE  OU INDICE DE REUSSITE

La performance de l'entreprise résiderait donc dans la formulation d'un QI d'entreprise. Ce dernier ne serait que la définition d'un Quotient qui associerait un Quotient Intellectuel à un Quotient d'Intelligence. L'association de ces quotients devrait être, alors, comparé aux résultats finaux de l'entreprise. Ces derniers pourraient aussi être représentés par un quotient que nous nommerons Quotient de Réussite ou QR.
Comment donner une valeur à ces quotients afin de pouvoir établir un système valide de mesures ?

Nous poserons, pour cela, le postulat suivant :

1           – Toute entreprise collecte des informations du (ou des) marché(s) où elle opère, afin d'avoir plus de connaissances et de moyens pour agir dans une optique de profitabilité et éviter les erreurs de jugement. En fin d'année, (ou même en fin d'activités spéciales), l'entreprise se poserait la question suivante : de combien d'informations avons-nous eu besoin pour atteindre les résultats actuels ? Elle fera donc un simple calcul qui consisterait à diviser le nombre d'informations utilisées par le nombre d'informations récoltées. Le résultat sera toujours inférieur à 1.

En considérant que toutes les informations ont été analysées, sélectionnées et catégorisées dans des groupes définis, nous pourrions considérer qu'elles devenues connaissance. Notre formule deviendrait alors :      et nous obtiendrons un Quotient d'Utilisation des Connaissances, ou QUC.

2          – En deuxième phase de recherche, l'entreprise définira le nombre d'intelligences dont elle a eu besoin. Elle puisera ces informations en fonction d'un glossaire mis à sa disposition. Elle fera donc un second calcul en divisant le nombre d'intelligences utilisées par le nombre d'intelligence répertoriées dans le glossaire. Ainsi elle établira la formule suivante    dont le résultat sera aussi inférieur à 1. Elle obtiendra ainsi un Quotient d'Utilisation d'Intelligences ou QUI.

3          – En troisième phase de recherche, l'entreprise recherchera son Quotient de Réussite ou Quotient de Performance (QP) en divisant le résultat annuel obtenu par le résultat escompté lors de la planification faite pour l'année en cours. Sa formule sera donc :
QP =  .


En conclusion, le Quotient d'Intelligence de l'Entreprise (QIE) serait établit en additionnant les quotients d'utilisation des connaissances avec les quotients d'utilisation d'intelligences associés au quotient de performance, suivant la formule suivante   : 
QIE  =     (QUC + QUI) * QPE


En suivant cette méthode, (très simpliste il faut le dire), nous obtiendrons un nouveau moyen de positionner les entreprises annuellement non plus seulement suivant leur chiffre d'affaires, ni suivant leur production et leurs ventes, ni suivant leur nombre de consommateurs et enfin ni suivant la diversité de ses produits, etc. mais en fonction d'un Quotient d'Intelligence.

LE QUOTIENT DE PERFORMANCE


Un Quotient de Performance (QP)  peut être calculé de la plus simple manière : il s'agit de diviser les résultats obtenus par les résultats prévus.

QP = 

Calculé en pourcentage. Cette valeur de dépassement, positive, neutre ou négative, aurait pour valeure. Ainsi nous aurions une première approche de formulation :

Ainsi, un QP sera :

1.        Neutre quand QR = 1, donc résultats prévus atteints. Dans ce cas, il est nécessaire de considérer que si l'entreprise a pu atteindre ses objectifs, c'est que quelque part elle aurait pu manquer une occasion de les dépasser, (donc matière à réflexion), ou que des facteurs favorables sont intervenus inopinément.
2.      Positif quand QR >1, donc résultats prévus dépassés. Matière à réflexion : est-ce la compétence de l'entreprise ou l'intervention de facteurs positifs imprévus ?
3.       Négatifs, quand QP <1. Mauvaise fixation des objectifs, manque de ressources suffisantes, manque de savoir, mauvaise prévision de la croissance économique, mauvaise connaissances de la compétence concurrente, intervention de facteurs défavorables, etc.


LE QUOTIENT D'INTELLIGENCE DE L'ENTREPRISE 

La mesure de la performance de l'entreprise résiderait dans la recherche et la formulation d'un Quotient d'Intelligence. Ce dernier ne serait que la définition d'un Quotient de Performance qui serait le résultat d'une association d'un Quotient Intellectuel et d'un Quotient d'Intelligence de l'entreprise comparé au Quotient de Réussite de l'Entreprise.

Comprendre les termes de base

Définissons les termes afin de mieux situer et de mieux comprendre ce que nous essayons d'introduire comme nouveau principe d'analyse de résultats :

QIE = Quotient  d'Intelligence de l'Entreprise

QUI = Quotient d'Utilisation de types d'Intelligences. Dans des travaux précédents, nous avions identifié près de 250 types d'Intelligences utilisables en management. Les  activités de l'Entreprise feront nécessairement appel à certains d'entre eux pour atteindre leurs objectifs.  Ce quotient sera donc le rapport entre ce qui a été utilisé sur ce qui est répertorié (le nombre total de types d'Intelligences):

QUI = 

Exemple : Si, dans une activité quelconque, une entreprise utilise 30 types d'Intelligences, son QUI serait :

QUI =   = 0,12

QUC = Quotient d'Utilisation des Connaissances. Comme toute entreprise collecte et gère les informations qu'elle récupère par ses observations, ses recherches et ses analyses, elle dispose donc d'une base de données importante et efficace. Dans la création et l'application de ses stratégies, elle va prendre en considération tout ce qu'elle sait, afin de garantir autant que possible l'atteinte de ses objectifs.  Elle établira alors son propre quotient d'utilisation des informations dont elle a besoin :

QUC = 

Le Quotient de Performance, tel que vu plus haut :

 Qp = 


Nous proposerions donc la formule suivante qui nous permettrait de calculer un Quotient d'Intelligence de l'Entreprise :

QIE = (QUI + QUC)  *  Qp

soit


QIE =      +         *   


VALEUR DU QUOTIENT d'INTELLIGENCE DE L'ENTREPRISE OU QIE

Le QIE prendra trois valeurs différentes :
1.        Une valeur neutre, QIE0, quand les objectifs seront atteints, donc un QIE0, (zéro), dont nous donnerons une valeur de 1
2.      Une valeur positive, QIEp,  quand les objectifs seront dépassés, donc un QIEp. L'indice aura pour valeur 1 + ε[10],
3.       Une valeur négative, QIEn, quand les objectifs ne seront pas atteints, donc un QIEn. L'indice aura pour valeur 1 – ε, (n signifiant négatif)


COMMENTAIRES SUR LES RÉSULTATS

1ER CAS : VALEUR NEUTRE ou QIE0, (zéro) : ATTEINTE DES OBJECTIFS

L'atteinte des objectifs a nécessité l'utilisation d'une quantité M de connaissances et d'un nombre N d'intelligences. L'Intelligence de l'Entreprise lui a donc permis d'atteindre ses objectifs par un choix adéquat aussi bien de Connaissances que d'Intelligences.

 2ème CAS : VALEUR POSITIVE ou  QIEp : OBJECTIFS DÉPASSÉS
Quatre cas peuvent se présenter (   représente le pourcentage de dépassement des objectifs) :
1 - Dans le cas du (QIE0 + 1), pour atteindre ses objectifs, l'entreprise n'a eu besoin que de peu de connaissances et de peu d'intelligences, ou une quantité égale de chacun. On en conclura que les objectifs à atteindre n'ont pas été particulièrement difficiles à réaliser, ou que les problèmes à résoudre étaient d'une difficulté mineure.
2 -  Dans le cas du (QIE0 + 2), pour une même utilisation de connaissances que dans le premier cas,  la quantité d'intelligences nécessaires à l'atteinte des objectifs est plus grande. Ceci montre que le dépassement des objectifs a nécessité l'association de plusieurs types d'intelligences, dû à des  facteurs internes ou externes plus ou moins plus actifs, (Opportunités ou Menaces, dans une analyse SWOT).
3 - Dans le cas du (QIE0 + 3), nous ferons la remarque contraire que dans le cas précédent. Dans ce cas l'utilisation des Connaissances est plus importante que celle des Connaissances, c'est-à-dire que l'intelligence réflective y joue un rôle plus important.
4 - Dans le cas du (QIE0 + 4), l'activité a nécessité moins de connaissances que dans les cas précédents, mais plus d'intelligences. Cela pourrait s'expliquer par le fait que dans une certaine situation l'entreprise a besoin de développer plus d'efforts à cause soit d'une présence concurrente très forte, soit que l'introduction de ses produits, nouveaux ou anciens, butent sur l'application de stratégies inadéquates.

 3ème CAS : VALEUR NÉGATIVE ou QIEn : OBJECTIFS NON ATTEINTS

 Dans ce troisième cas, nous avons l'exemple typique de la non-atteinte des objectifs dans quatre cas. Son observation montre que :
-         a une valeur négative dans chaque cas, ce qui montre que les objectifs n'ont pas été atteints.
-        Les banques de données pourraient être faibles dans leur contenu.
-        Les informations peuvent être mal sélectionnées, mal classifiées, mal interprétées et mal utilisées,
-        L'entreprise n'aurait pas suffisamment d'informations, de connaissances et de savoirs et aurait  pris des risques malgré l'incertitude,
-        L'entreprise n'aurait pas su utiliser les informations dont elle dispose,
-        Des facteurs imprévus seraient intervenus et auraient influencé les orientations du/des marchés et l'entreprise n'aurait pas eu suffisamment de moyens pour réagir,
-        L'entreprise montrerait son incompétence à fixer et atteindre des objectifs hors de sa portée,
-        L'entreprise se serait engagée dans des activités qui ne sont pas de son ressort, ou dans lesquelles elle n'est pas suffisamment spécialisée,
-        Les objectifs ne sont pas réalisés par manque de communication et de compréhension de la part des acteurs internes et externes de l'entreprise,
-        Un personnel clé aurait pu quitter l'entreprise et le/les remplaçants n'aurai(en)t pas su continuer l'activité,
-        L'entreprise démarre de nouvelles activités et les résultats pourraient être acceptés et considérés comme un investissement dans le futur.
-        L'entreprise n'aurait pas su définir les types d'intelligence nécessaires ni faire le croisement adéquat avec les informations relatives,
-        Le Quotient d'Utilisation de l'Intelligence, peut être faible, moyen ou important, mais que l'application des décisions a rencontré plus de difficultés que prévus
-        L'entreprise pourrait avoir un personnel incompétent, insuffisamment formé ou pas à sa place,

Ceci démontre, aussi, que l'entreprise n'a pas su ou pu :

  1. Définir ses objectifs correctement, en fonction de ses moyens,
  2. Utiliser ses banques de données,
  3. Utiliser son intelligence,
  4. Choisir les types d'Intelligences dont elle avait besoin,
  5. Que l'intelligence anticipative et l'intelligence prévisionnelle n'ont pas joué leur rôle.


 4ème CAS : VALEUR DE TOLÉRANCE ou QIEt, OBJECTIFS PRESQUE ATTEINTS  

Dans certains cas, une entreprise peut choisir et définir un certain espace de valeurs, proche du QIE0, dans un espace graphique proche de l'espace seuil mais de valeur négative, qu'elle considérera comme «espace acceptable» d'atteinte des objectifs. Cet espace portera le nom d'espace de tolérance.

Cet espace de tolérance serait considéré dans le cas particulier où un événement très spécial et inattendu est intervenu durant le déroulement de l'activité, ou des activités de l'entreprise, (changement de régime politique ou économique, conflits, guerre, catastrophe naturelle, etc.).  La formule montrerait une valeur du QIE négative mais acceptée comme neutre :

QIE < 0 considérée comme QIE = 0


QUOTIENT D'INTELLIGENCE D'ENTREPRISE MOYEN :

Un QIE varie donc en fonction d'un savant usage d'informations et/ou d'intelligences, car pour chaque activité ce dernier fait appel à différentes informations et utilise différents types d'intelligences. Pouvoir comparer des entreprises au niveau de la réelle performance et de l'état de compétitivité ultime, (The Ultimate Competitive Level), nécessite la création de critères de comparaison fiables. Ainsi, parmi la pléthore de critères que le Marketing et que le Management offrent pour pouvoir comparer  «validement», le QIE pourrait être une alternative de choix.

Il s'agira pour les entreprises, de déterminer régulièrement leur QIE par activité durant une année, et d'en calculer une moyenne annuelle. Ainsi le :

QIEem  = ∑ QIE(s) / Nombre d'activités.



CALCULER UN QIE :

Une entreprise devrait pouvoir calculer son propre QIE.  Pour cela, elle devra prendre en considération ses trois composantes: le QUI, le QUC et le QP.

Durant la période de planification annuelle des activités prévues pour l'année suivante, l'entreprise va tout d'abord définir ses objectifs en termes de profits, d'augmentation des ventes, de développement des marchés, d'introduction de nouvelles marques et de nouveaux produits, etc.

En fonction de ces objectifs, elle va définir les types d'actions nécessaires et les budgets conséquents, et calculer un Retour Sur Investissement escompté, (le ROI ou Return On Investment anglo-saxon), en calculant un Retour Sur Qualité, (le ROQ ou Return on Quality), qui est cette simple déduction des résultats basé sur le pourcentage des ventes dépassant les objectifs et le pourcentage de nouveaux clients/consommateurs que ses activités lui ont apporté.

Durant la période de planification, l'entreprise prendra chaque activité séparément et déterminera :
  1. La quantité d'informations, ou de connaissances, dont elle a besoin
  2. Le nombre d'intelligences nécessaire,

Elle établira une échelle de valeurs numériques, (ou poids), qu'elle attribuera aux intelligences choisies, en fonction de l'importance[11] que ces intelligences ont dans l'activité même[12].

Durant la mise en application des activités planifiées, elle rectifiera, quand nécessaire, le choix et les poids d'intelligences ainsi que la quantité d'informations dont elle a besoin. Cette rectification pourrait s'avérer nécessaire quand des facteurs imprévus apparaissent, (changement de lois, concurrence augmentée, apparition de nouvelles entreprise locales et/ou étrangères, taux d'inflation grimpant ou diminuant, etc.). Elle calculera en fin d'activité le QIE  de «croisière» qui est apparu après avoir ou non atteint les objectifs individuels.

En fin d'année, l'entreprise fera un simple calcul pour déterminer son QIE moyen annuel en :
1.        Soustrayant le QIE prévisionnel du QIE de «croisière» afin d'obtenir un QIE moyen par activité. 
2.      En additionnant les QIE moyens de toutes les activités entreprises durant l'année.


On pourrait ajouter qu'une entreprise pourrait, à la limite, «estimer» le QIE des concurrents, en supposant un choix d'intelligence, avec une approximation de poids, quand elle va comparer les résultats des autres entreprises avec les siens.


CONCLUSION

Dans les conditions actuelles, l'appréciation de la valeur d'une entreprise nous a paru devoir passer par une reconnaissance de la valeur des intelligences de son personnel et de ses dirigeants. Evidemment il y a aussi d'autres facteurs non forcément pris en compte mais qu'il conviendrait de considérer pour élargir  l'appréciation globale que l'on peut chercher à proposer pour caractériser une entreprise. Ceci peut évidemment passer par un report de valeurs purement matérielles, -par exemple la performance d'une machine ou la valeur d'un terrain, ou bien la rentabilité d'un placement, ou d'un produit-, sur  les personnes qui ont décidé de leur achat, de leur placement, ou des clients retenus. …

Il y a là un transfert qui peut compliquer des choses auxquelles on peut ne pas être habitué. Mais cela peut être intéressant pour mieux qualifier les personnes d'une entreprise.

Des questions particulières se posent lorsqu'il s'agit de considérer les chaînes d'intelligence et d'en connaître la valeur, ceci afin de ne pas comptabiliser plusieurs fois les mêmes éléments.

Nous pensons que des progrès doivent pouvoir être fait dans ce sens.








[2] Lire à ce sujet l'ouvrage de FORNBRUN, C.J., et VAN RIEF, C., : «Fame and Fortune : How companies build a reputation ». Ed. Harvard press. 1994.
[3] KHADIGE C., - op cit
[4] Microsoft® Encarta® 2006. © 1993-2005 Microsoft Corporation.
[5] Tiré des définitions de tests proposés par « us.mindmedia.centraltest.com »..
[6] Microsoft® Encarta® 2006. © 1993-2005 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
[7]MCKAY, B., – "Corporate IQ: Automating sustainable knowledge management" -  http://www.zatz.com/authors/authorpages/bainmckay.html).
[8] Ce quotient va, comme le QI de 40-50 à 160-200. Le test qui le mesure le mieux est le test du carré de SWINERS (2002) qui permet de plus d'évaluer la fluidité et l'originalité. Lexique – op.cit.
[9] Voir les ouvrages sur l'Intelligence Collective. op.cit.
[10] ε représentant la  valeur de différence, en %,  entre  les résultats escomptés et ceux obtenus..
[11] Valeurs de 1 à 5 = de moins important à plus important.
[12] Voir annexes 10 et 11 en fin d'ouvrage.