samedi 16 mars 2013

46 - RÉFLEXIONS AUTOUR DE L’INTELLIGENCE MERCATIQUE

RÉFLEXIONS AUTOUR DE L'INTELLIGENCE MERCATIQUE
Par CLARK G. KHADIGE, dba, desg

ABSTRAITS
La confusion née souvent de termes qualifiant un état, une situation ou en ensemble d'activités oriente souvent des chercheurs et des lecteurs vers des horizons de recherches qui s'éloignent d'un centre d'intérêt déjà acquis.
L'objectif de cet article est de mettre en évidence cette situation sans nécessairement la remettre en question. Il proposera peut-être une réflexion plus approfondie de la recherche d'une définition qui pourrait servir de base à une réflexion commune et des développements de sujets de recherche plus vaste. Ainsi, la polémique ouverte autour des qualificatifs de la recherche marketing, en sera un point de départ.
MOTS-CLÉS
Intelligence – Marketing – Concepts de management – Pensée managériale - Information

ABSTRACTS
The born confusion of terms qualifying a same state, a same situation or a set of activities may orientate researchers and readers often toward horizons of points that already move away of any interest center acquirement. 
The objective of this article is to put in evidence this situation without throwing it necessarily into question. It will suggest a reflection maybe more deepened of the research of a definition that could act as basis to a common reflection and the developments of a vast research topics. Thus, the polemic opened around the qualifiers of marketing research, will be a starting point for it. 
KEYWORDS 
Intelligence - Marketing - Concepts of management – Managerial thought - Information

On ne cessera jamais d'inventer des noms et des qualificatifs autour d'un même mot, ou pour dénommer une même activité. Cela en devient gênant, au point où personne ne sait s'il ne se confronte pas à une nouvelle dimension  ou s'il n'a pas devant lui la même chose sous un nom différent.

Non pas que nous voudrions que certains auteurs, (dont nous peut-être), travaillent sur une qualification commune mais bien sur une définition qui soit commune à tous, afin que bien des surprises soient évitées.

Ainsi, dans nos recherches et lectures sur le sujet de l'Intelligence Mercatique, nous avons trouvé quantité de termes pour la qualifier. Pour soutenir ce qui vient d'être dit, prenons le cas d'une des activités essentielles du Marketing, qui fait, au fond, sa raison d'être : la recherche.

La question des définitions

Référons-nous, un moment, aux différentes définitions classiques de la recherche marketing et sur celles du marketing :

D'après KOTLER et KELLER[1] "Marketing research is the systematic design, collection, analysis, and reporting of data and findings relevant to a specific marketing situation facing the company", soit "la recherche marketing[2] est un modèle systématique de collecte, d'analyse et de compte-rendus de données et de conclusions pertinentes à une situation spécifique d'une activité marketing … »

Pour MALHOTRA[3] "Marketing research is the systematic and objective identification, collection, analysis, dissemination, and use of information for the purpose of improving decision making related to the identification and solution of problems and opportunities in marketing" soit "l'identification systématique[4] et objective, la collection, l'analyse, la dissémination, et l'usage d'informations dans le but d'améliorer la prise de décision en rapport avec l'identification et la solution de problèmes et d'occasions de vendre... »

HOOLEY, PIERCY, NICOULAUD (n.d.), proposent "Marketing is the process of planning and executing the conception, pricing, planning and distribution of ideas, goods and services to create exchanges that satisfy individual and organizational objectives" soit "le processus d'organiser et d'exécuter la conception, l'évaluation, l'organisation et la distribution des idées, des marchandises et des services afin de créer des échanges dans le but de  satisfaire les individus et d'atteindre les objectifs de l'entreprise". Ce qui insinue : rechercher des informations.

Susan CORNISH[5] propose, à son tour, "Marketing is the process of acquiring and analyzing information in order to understand the market (both existing and potential customers); to determine the current and future needs and preferences, attitudes and behavior of the market; and to assess changes in the business environment that may affect the size and nature of the market in the future" soit ce que nous avons traduit comme " Le Marketing est une activité[6] intelligente de l'Entreprise qui consiste à récolter les informations dont elle a besoin afin de lui permettre de comprendre le fonctionnement et les attentes d'un marché, d'un individu, d'un groupe d'individus, ou des entreprises, et de réunir les moyens nécessaires pour répondre à leurs attentes ».

Et ainsi de suite….

Dans le fil de la recherche sur la problématique de l'Intelligence comme catalyseur d'une activité managériale, nous ne tombons pas seulement sur des changements de nom du terme recherche marketing mais aussi sur des concepts de travail et des dimensions différentes.

Ainsi, en prenant la définition classique de l'Intelligence Economique, que lisons-nous de prime abord ? Elle « se définirait comme l'aboutissement, l'organisation des diverses disciplines liées à la recherche et à la gestion de l'information dans le but de cerner précisément l'environnement concurrentiel de l'entreprise[7] ».  Finalement, collecter des informations à utilité économique. Nouveau qualificatif pour la recherche marketing.

Quand nous avions défini, dans notre glossaire[8] l'Intelligence Marketing, nous avions dit qu'elle « … peut être définie comme le système qui permettra à l'entreprise de se tenir et de rester continuellement informée de tout ce qui se passe autour de son environnement marketing et de son marché [9]» nous avions surtout considéré que le Marketing, dans toutes ses composantes était un outil incontournable non seulement dans la gestion d'une entreprise et de ses objectifs d'évolution, mais aussi un outil inévitable dans la conception et l'utilisation de stratégies diverses, fussent-elles internes ou externes.

Nous avions, d'autre part, défini l'Intelligence Mercatique ou Intelligence du Marketing comme « une combinaison de différentes approches complémentaires qui ont pour objectif de proposer des leviers d'actions ou des stratégies efficaces[10] ». Et parmi ces approches, on pourrait citer parmi les plus importantes, la recherche marketing.
Les surprises

Sans vouloir apporter ombrage ou critiques à ce que d'autres auteurs ont apportés dans leurs articles, nous restons parfois surpris par des définitions et approches variées qui ne semblent pas aussi solides dans le cadre des recherches que nous menons, à travers nos différents articles.

Ainsi nous remarquons :

Ø Dans le site « http://www.e-marketing.fr/Definitions-Glossaire-Marketing/Intelligence-marketing-systeme-d--5708.htm » le système d'Intelligence Marketing est défini comme un « Système développé (il en existe un ?!), afin de collecter, stocker, analyser et interpréter l'information marketing disponible dans l'environnement dans lequel se situe l'entreprise. Il doit permettre de concevoir et développer une stratégie marketing adaptée, mais également de planifier les conditions efficientes de sa mise en application ». Est-ce une autre manière de définir la recherche marketing ?

Ø Joël LE BON (n.d.), explique que : « Les informations qui contribuent aux décisions managériales s'intègrent généralement dans les systèmes d'information de management définis comme des systèmes intégrés d'hommes et de machines dont le but est de fournir des informations servant les fonctions opérationnelles de management, d'analyse et de prise de décision. Ne pouvant intégrer et gérer tous les flux d'information nécessaires aux décideurs, les systèmes d'information de management se composent en fait de sous-systèmes propres aux différentes fonctions de l'entreprise (marketing, finance…). » Une confirmation comme une autre d'une définition première de la recherche marketing.

Envie d'autre chose

Les détracteurs de l'action marketing poussée ont tendance à considérer le marketing comme un moyen pour favoriser le gaspillage autant des ressources par les entreprises, que des produits par les consommateurs. Il est vrai que la communication, dans son composant publicitaire, est un des éléments qui favorisent ce concept puisqu'elle stimule l'envie de vivre autrement. Les entreprises offrent donc une pléthore de produits considérés par les uns comme vitaux et par les autres comme inutiles, superflus et pas vraiment nécessaires.

Mais là aussi, on se confronte à un dilemme d'importance : qu'est-ce qui est et qu'est-ce qui n'est pas nécessaire ? Peut-on réellement vivre sans ? Serait-ce mieux avec ? Où est la réponse ?

Elle réside dans plusieurs options : celle de l'entreprise, celle des partenaires économiques, celle des partenaires sociaux et celle des consommateurs.

Ø Dans le cas de l'entreprise tout est nécessaire, on ne peut pas vivre sans tout, autant qu'on ne peut pas vivre sans rien, et c'est toujours mieux avec tout qu'avec rien. Ceci répond aux objectifs financiers, aux profits, etc. qui font de l'entreprise une entreprise de facilité de qualité de vie.

Ø Dans le second cas les partenaires économiques considérent la production comme étant nécessaire à leur travail de fournisseurs, d'intermédiaires, de distributeurs, etc. Le tout est donc utile à tous.

Ø En troisième cas, celui des partenaires sociaux, le tout est une nécessité économique source d'emplois. Il serait inutile d'y ajouter des commentaires.

Ø En quatrième, celle des consommateurs, tout ce qui peut rendre la vie facile, agréable et légère est achetable, utilisable et consommable. L'économicisation est-elle toujours adéquate ? A la différence près qu'entre un individu et un autre les critères de quantité et de qualité, ainsi que ceux de la prise de décision, de style et de qualité de vie recherchée sont des dimensions personnelles.

On pourrait ajouter, que la réponse pourrait aussi résider dans les sytèmes économiques mis en place sur les marchés opérationnels. Mais ceci, nécessite un développement à part, et n' a pas sa place dans cet article.

Il faut donc se rendre compte, qu'avec le modernisme fuir les obligations et les difficultés quotidiennes orientent les individus vers la recherche du facile c'est-à-dire la recherche des produits moins compliqués et moins complexes, comme nous l'avions déjà écrit dans notre article Le Marketing Intelligent[11]. ARISTOTE de STAGYRE l'avait déjà ressenti dans son Ethique à Nicomaque[12].

Mais les développements continus de ces produits ont eu comme conséquence l'insertion dans la vie courante d'une dépendance envers eux. On le remarque en observant le comportement des jeunes dans l'utilisation du téléphone portable et des fonctions qu'il apporte. L'expression des visages change totalement et l'utilisateur vit une relation qui devient de plus en plus asociale. Comme il est facile de dire à travers lui, ce qu'on n'oserait pas dire ou faire en face à face… !

Ainsi, dans l'optique marketing des entreprises, il s'agit d'offrir un éventail de choix afin de satisfaire chaque consommateur suivant la perception qu'il a d'un style de vie autant que d'une qualité de vie. D'où l'accusation souvent mal placée que le marketing fait acheter et consommer aux individus des produits inutiles, ne répondant à aucun besoin physique défini.

Dans ce cas, qui répondra au besoin psychologique ? Qui satisfera la recherche de l'image sociale, et sa mise en évidence publique, dans des groupes caractérisés par un comportement émotionnel autant qu'émotif?

Il ne s'agit donc pas de faire acheter n'importe quoi pour n'importe quelle raison. Simplement parce que chaque individu conçoit les choses, les situations diverses qu'il voit ou qu'il traverse, en fonction de son éducation, de sa culture, de son expérience, etc. tous issus d'un environnement familial, (à la base fondateur et formateur), résidentiel ou autre.

Dans cet état d'esprit, il est à noter que l'orgueil, plus ou moins apparent, indique un comportement qui veut montrer, ou prouver, que chacun se sent, ou se croit dans une certaine mesure, supérieur à l'autre. Loin de critiquer ce comportement, l'Intelligence Mercatique, (dans le sens de l'Intelligence du Marketing et non de l'Intelligence Marketing), se servira de ces facteurs afin de concevoir produits et style de vie, marques et qualité de vie dans l'optique de la conception et de l'adaptation d'un art de vivre[13].

Dans ce qui précède, ce paragraphe ne met-il pas en évidence l'importance de l'information ? Et les questions qui viendraient à l'esprit serait indubitablement :

Ø Peut on agir et vivre sans information ?
Ø Comment l'entreprise pourrait-elle évoluer sans collecter et sans diffuser l'information à caractère économique, sociale ou culturelle ?
Ø Etc.

Et ce n'est pas pour rien que l'information est devenue une ressource manageriale d'importance. Nous en arrivons donc à réfléchir sur la notion d'importance de la ressource information dans le concept stratégique de la gestion des entreprises à l'interne autant qu'à l'externe.


L'importance de l'information dans les fonctions de gestion

Rappelons-nous rapidement le concept de gestion : il repose principalement sur la corrélation existante entre des fonctions d'administration, de commercialisation et de la disponibilité réelle de ressources. Nous avions proposé un graphe qui avait résumé rapidement les relations entre elles :


Fig 1 – Relations entre fonctions et ressources


Dans cette présentation l'information tient une place de ressource dans un concept managérial. Il faudrait donc l'étudier sous un autre angle : celui de la ressource interactive.

En développant le graphe de la figure 1, et en isolant la ressource  information, et en la considérant comme critère d'action, nous obtiendrions le second graphe :

 
Fig.  2 – Information comme critères

L'analyse de ce graphe montre un modèle nouveau, par rapport au premier car la fonction temps si souvent oubliée y a été insérée. Cet ajout montre l'importance de cette fonction, et sera le sujet d'un prochain article.

L'information joue, ici, un rôle primordial : celui de l'agent de cohésion dans la relation fonction de gestion è fonction de commercialisation è ressources. Inévitablement, elle lie entre elles ces fonctions dans une pensée managériale complète en assurant la présence de données communes permettant, au mieux, une réflexion plus stratégique. Ainsi elle définira :

A - En fonctions de gestion :
Ø Ce qui est planifié à long, moyen ou court terme,
Ø Comment cela est organisé,
Ø Quelles sont les lignes principales orientant la direction autant des activités que des hommes,
Ø Comment le contrôle s'opère afin de s'assurer, et d'assurer, la réduction des risques et des erreurs.

B – En fonctions de commercialisation :
Ø Ce qui est produit,
Ø Comment et où cela est distribué, localement, internationalement ou virtuellement (usage du e-commerce auatnt que du e-business),
Ø Comment cela est vendu : prix, cible, point de ventes, etc.
Ø Comment cela est communiqué à l'intérieur et à l'extérieur de l'entreprise

C – En ressources :
Ø Quelles sont les ressources physiques en tant que lieu de travail, de production ou de stockage,
Ø Quelles sont les ressources matérielles en tant qu'équipements de production, de travail et de développement. Quelles seront celles à acquérir dans le cadre d'une expansion des activités,
Ø Quelles sont les ressouces financières sur lesquelles l'entreprise se base, et se basera, dans ses activités et ses développements,
Ø Quelle sera le besoin, le nombre et la qualité des compétences nécessaires à engager, à modifier, à insérer, etc. parmi l'ensemble des individus participant au travail de l'entreprise,
Ø Quelle sera la gestion du temps,
Ce graphe a aussi un avantage assez remarquable : dans le cadre de la prévision et de la gestion de projets divers, il permet de créer des jeux simulatifs dans une étude de faisabilité et/ou de rentabilité.

Soulignons l'importance de l'action d'une collectivité d'intelligences dont le spoint de départ serait l'Intelligence Informative : Relationnelle, Artificielle, Active, Adaptatrice, Administrative, Associative, Conceptuelle, Collectives, de Cohésion, du Système, Décisionnelle, Directrice, Distribuée, Fonctionnelle, Gestionnaire, Informatrice, Interactive, Intégrante, Modélisante, Modifiante, Opérationnelle, Optimisante, Organisationnelle, Organisatrice, Organisative, Participative, Rationnelle, Sélectionnante,  Stratégique, Transactionnelle, etc.

 Notons qu'un troisième graphe attire l'attention :


Fig  3 – Relation entre fonctions de commercialisation et ressources.


Les fonctions de commercialisation sont fortement dépendantes de moyens, ou de ressources dont dispose l'entreprise et montrerait, à la limite, celles qui auraient besoin d'acquisition, de développement, de mofidication ou de changement total. Ceci, bien entendu, dépend de l'activité dans laquelle l'entreprise décidera de s'engager.

Ainsi, et tel que nous le voyons :

A - Les fonctions de Production nécessitent des ressources:
Ø physiques, soit un lieu de production, d'entreposage ou de travail administratif, etc.
Ø matérielles, soit un équipement adequat aux activités en cours,
Ø financières, soit un total des investissements et des rentrées conséquentes,
Ø humaines, soit la participation d'individus aux compétences confirmées,
Ø de temps, soit les durées de production, de stockage, de distribution, de vente et de communication

 B - Les fonctions de Distribution nécessitent des ressources:
Ø physiques, soit un, ou des, lieu(x) d'entreposage,  
Ø matérielles, soit un, ou des, réseau(x) adéquat au placement de produits sur le, ou les,marché(s),
Ø financières, soit la constitution et l'allocation de budgets nécessaires,
Ø humaines, soit la constution des équipes de terrain,
Ø de temps, soit de déterminer les critères de gestion de la distribution.

C - Les fonctions de Vente nécessitent des ressources
Ø physiques, constituées par les points de vente, spécialisés ou généraux, dépendant des types de produits que l'entreprise offre,   
Ø matérielles, conséquentes à la fonction de vente,   
Ø financières, les budgets nécessaires à la promotion et à l'augmentation des ventes en général,
Ø humaines, ensemble des équipes dispersées territorialement ou typologiquement,
Ø de temps,  mise en action de la saisonnalité des produits à introduire, ou leu mise à disposition des marchés suivant la demande, la concurrence, etc.

D - Les fonctions de Communication nécessitent des ressources
Ø physiques, sur quels supports communiquer ?
Ø matérielles,  le choix entre la communication ATL (Above the Line) et la BTL (Below the Line),
Ø financières,  quels budgets investir et comment calculer le RSI (Retour sur Investissement) et le RSQ (Retour sur Qualité)
Ø humaines,  soit qui concevra la, ou les, campagne(s),
Ø de temps,   soit quand communiquer.
Pour réussir tout ce qui vient d'être dit, on réalise l'importance non pas de l'information en tant que telle, mais celle inéluctable de la recherche !


L'intelligence est dans l'information recueillie et traitée[14]

La recherche, la collecte d'information et son traitement, attribue à l'entreprise son caractère scientifique d'entreprise apprenante. Se baser sur l'existant, sur ses sources et son passé, a permit d'introduire le concept de la gestion des connaissances, malheureusement trop coûteux en temps et en personnel.

Référons-nous aux auteurs ayant mis en relief l'importance de l'information et sa participation dans la constitution des connaissances et du savoir de l'entreprise :

Peter DRUCKER dans son livre intitulé Post-capitalist Society (1993), soutient : « De plus en plus, la productivité du savoir va devenir pour un pays, une industrie, une entreprise, le facteur de compétitivité déterminant. En matière de savoir, aucun pays, aucune industrie, aucune entreprise ne possède un avantage ou un désavantage 'naturel'. Le seul avantage qu'il ou qu'elle puisse assurer, c'est de tirer du savoir disponible pour tous un meilleur parti que les autres».

«L'entreprise[15] doit sans cesse améliorer ses performances. Elle doit tout à la fois :

Ø Innover sur tous les plans : innovation organisationnelle (e-business, entreprise étendue,…), innovation de produits et de procédés; innovation de services
Ø Réduire les cycles et les coûts de conception, de production, de mise sur le marché de ses produits et services
Ø Accroître sa réactivité
Ø Améliorer la qualité de ses produits et de ses services».


S'il fallait proposer quelque réflexion sur l'Intelligence Economique, donc la recherche marketing une fois de plus, et sur le concept de l'Economie de la Connaissance il faudrait réfléchir sur le fait d'accepter, comme postulat de base, que le premier repose sur l'information et le second sur la connaissance et comprendre que l'information émise peut devenir un savoir pour celui qui la reçoit.

Ce qui importe, dans ce processus, « c'est la compréhension des procédures mises en œuvre  en vue de transformer, c'est-à-dire comprendre, interpréter et utiliser les informations et les connaissances pour atteindre des objectifs spécifiques[16]dans le but d'accroitre les capacités des acteurs économiques à réaliser plus d'échanges et de transactions, grâce à plus d'informations et de connaissances disponibles ». Encore une fois, la recherche marketing est au premier rang.

Toute entreprise a nécessairement besoin d'informations pour travailler. Les informations, collectées par l'entremise de la recherche marketing, vont constituer ce capital de connaissances dès que ces informations seront classifiées, sélectionnées et catégorisées. Elles comporteront trois volets principaux :

Ø Celles inhérentes à l'entreprise elle-même, donc des savoirs spécifiques, ses aptitudes à collecter et à analyser, ses capacités de réalisation de projets, ses compétences en commercialisation et en communication de ses produits et marques, le savoir et le secret professionnel ou secrets de métier, les contextes décisionnels, etc. (Connaissances explicites).

Ø Celles inhérentes à la réalité des marchés, des acteurs existants formant l'ensemble de la concurrence, et des facteurs d'influence interagissant en faveur ou en défaveur des entreprises présentes, (Connaissances explicites)

Ø Celles inhérentes à ses ressources humaines, c'est-à-dire l'ensemble des savoir-faire individuels et collectifs qui caractériseront sa capacité à créer, à concevoir, à agir, à modifier, à introduire des changements ou des modes, à adapter et à s'adapter, et à évoluer. Une importance majeure doit être donnée aux savoirs individuels, puisque les ressources humaines peuvent venir d'horizons éducatifs et professionnels différents et leur apport d'expérience enrichissent les savoirs de l'entreprise. Ainsi, les connaissances de l'entreprise restent fortement dépendantes des connaissances des personnes et de leur présence dans l'entreprise[17]. (Connaissances tacites).

Un nouveau concept est donc introduit : celui de la capitalisation des connaissances. La définition proposée par  MG Conseil[18] est la suivante : «Capitaliser les connaissances de l'entreprise c'est considérer les connaissances utilisées et produites par l'entreprise comme un ensemble de richesses constituant un capital, et en tirer des intérêts contribuant à augmenter la valeur de ce capital ».

La nécessité de situer la gestion des connaissances dans le cadre d'une stratégie systématique devient aujourd'hui beaucoup plus pressante, et ce pour un certain nombre de raisons :

Ø Les pratiques de collecte, de triage et de sélection, d'analyse, de diffusion et de gestion de l'information ne fonctionnent plus aussi bien soit parce qu'elles se sont alourdies, soit parce que le système utilisé n'est plus de mise, soit encore parce que le temps à y consacrer devient plus envahissant.

Ø Dans un environnement concurrentiel où l'innovation est reine, passer à côté d'une «bonne idée» a des conséquences fâcheuses sinon désastreuses dans la course au leadership de l'innovation.

Ø La diffusion des connaissances et leur utilisation, nécessitent  une structuration des méthodes et une technologie de pointe.

Ø La difficulté de mesurer le capital intellectuel acquis.

L'Intelligence Stratégique permettrait-elle de transformer efficacement la connaissance en moyens et en outils de travail ? Pour cela, tout dépendra de la qualité de l'information proposée par l'Intelligence Économique et traitée par les moyens dont dispose l'Intelligence Artificielle. La capacité innovante d'une organisation serait donc ancrée dans sa capacité à transformer ses actifs de connaissances plus ou moins organisés et individualisés en outils réels. Une fois de plus, le concept de l'Entreprise Intelligente entre en jeu.

Le savoir présent dans une organisation, issu de la connaissance acquise et analysée, est éminemment complexe et multiforme, d'une variété et d'une richesse inouïe. Et pourtant, nombreuses sont les entreprises qui avouent ne pas être en mesure de dresser la carte des connaissances qu'elles abritent. Trop d'informations mal gérées paralyse et peut produire un effet pervers : l'infobésité[19] qui devient un frein au développement de l'entreprise.

Dans son livre Infosphère et Intelligence Stratégique, les nouveaux défis[20], L. FRANCART (2002),  écrit : «Le recueil de l'information ne constitue qu'une étape dans la maîtrise de l'information. Les informations recueillies n'ont en fait d'intérêt que par ce qu'elles apportent à ce que l'on sait. La gestion du savoir constitue donc une étape parallèle à celle du recueil. C'est la complémentarité des deux fonctions et l'osmose introduite par cette complémentarité qui crée le socle de la maîtrise de l'information. La recherche n'est en effet possible que si l'on possède une référence à ce qui est déjà connue ».


CONCLUSION

Comment pourrions-nous donc concevoir la même chose et de la même manière? Quelles en seraient les conditions et les critères ?






RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES


ARISTOTE de STAGYRE (384-322) – « Ethique à Nicomaque » - Librairie Philosophique J.Vrin
CORNISH, S.L. (1997) - "Strategies for the acquisition of market intelligence and implications for the transferability of information inputs." Annals of the association of American geographer, volume: 87, issue: 3,
FRANCART, L., (2002), Infosphère et Intelligence Stratégique. Ed. Economica – Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale.
GUILHON B., LEVET J-L., (2003) - De l'Intelligence Economique à l'Economie de la Connaissance – Economica, Collection L'Intelligence Economique .
JACOB R., PARIAT L. - (2000) – "Gérer les connaissances : un défi de la nouvelle compétitivité du 21e siècle » - Université du Québec à Trois Rivières – Institut de Recherche sur les PME.
KOTLER P., KELLER K.L., (2009) - Marketing Management – PEARSON -  13e ed
KHADIGE C., (2010) – Glossaire des qualificatifs multidimensionnels de l'Intelligence – cgcjmk.bogspot.com
KHADIGE C., (2011) – Le Marketing Intelligent – cgcjmk.blogspot.com.
LILIEN, G.L., RANGASWAMY, A. (2002)- Marketing Engineering- 2nd Ed., Prentice-Hall
MG. Conseil (2002) - Un cadre directeur pour repérer les connaissances cruciales pour l'entreprise - Rapport  présenté au 10ème Congrès International de l'AFAV, 7-8 novembre 2000, Paris. www.mgconseil.fr
MALOTRA N.K., (2009) – Basic Marketing Research, a decision-making approach – Pearson Education– 3e edition


WEBOGRAPHIE



[1] KOTLER P., KELLER K.L., (2009) - Marketing Management – PEARSON -  13e ed
[2] Traduction de l'auteur
[3] MALOTRA N.K., (2009) – Basic Marketing Research, a decision-making approach – Pearson Education– 3e edition
[4] Traduction de l'auteur
[5] CORNISH, S.L. (1997) - "Strategies for the acquisition of market intelligence and implications for the transferability of information inputs." Annals of the association of American geographer, volume: 87, issue: 3, pp.: 451-470
[6] Traduction de l'auteur
[7] KHADIGE C., (2010) - Glossaire des qualificatifs multidimensionnels de l'Intelligencecgcjmk.bogspot.com
[8] KHADIGE C., (2010) – idem
[10] KHADIGE C., (2010) – idem
[11] KHADIGE C., (2011) – Le Marketing Intelligent – cgcjmk.blogspot.com.
[12] ARISTOTE de STAGYRE (384-322) – « Ethique à Nicomaque » - Librairie Philosophique J.Vrin.
[13] KHADIGE C., (2011) – Le Marketing Intelligent - opcit
[14] Paragraphe tiré de la thèse doctorale de l'auteur (2008) – L'Intelligence d'entreprise, vers une caractérisation intelligente des entreprises – Université Paul Cézanne Aix Maresille III.
[15] MG. Conseil. Un cadre directeur pour repérer les connaissances cruciales pour l'entreprise. Research Report 09  Février 2002. www.mgconseil.fr - Rapport  présenté au 10ème Congrès International de l'AFAV, 7-8 novembre 2000, Paris.
[16] GUILHON B., LEVET J-L., (2003) - De l'Intelligence Economique à l'Economie de la Connaissance – Economica, Collection L'Intelligence Economique – P2

[17] MG. Conseil  - opcit
[18] MG. Conseil  - idem
[19] JACOB R., PARIAT L. - (2000) – "Gérer les connaissances : un défi de la nouvelle compétitivité du 21e siècle » - Université du Québec à Trois Rivières – Institut de Recherche sur les PME.
[20] FRANCART, L., (2002), Infosphère et Intelligence Stratégique. Ed. Economica – Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale