Par
Clark G. KHADIGE, dba, desg
(JCB
1934-2012)
Et
Siham EL KAREH, PhD
Comportement, culture et communication sont
des termes qui reviennent couramment dans les différentes études conduites sur
la société d’aujourd’hui, autant au niveau collectif qu’individuel. Certes,
leur importance réside surtout dans les changements qu’apportent la
technologie, les relations internationales et culturelles et le phénomène de la
globalisation dans son ensemble.
Les individus sont profondément influencés par
leur culture. Cette culture est inévitablement issue d’un milieu social
distinct, qui permet à ces individus d’agir, de se comporter et de remplir les
tâches qu’attend d’eux l’environnement social auquel ils appartiennent.
Le milieu social, résidentiel ou
professionnel, se démarque par trois facteurs facilement observables :
·
Celui
de l’éducation, ou toutes les connaissances que l’individu acquiert durant sa
vie,
·
Celui
de l’enseignement, ou toute la diffusion des connaissances qu’il a vers
d’autres pôles de réception,
·
Celui
de la culture personnelle que chacun acquiert au fil des ans au contact
d’activité ou d’évènements divers.
Notons aussi que dans une observation des
influences inter-environnementales, on remarque que l’environnement
technologique sape petit à petit les fondements de l’environnement culturel au
profit d’un environnement interculturel. Il n’y aura plus, bientôt, de culture
nationale ni de conservation de son patrimoine, puisque la technologie, par le
réseau internet, non seulement met à la disposition de tous la culture de
chaque pays, mais permet l’accès à des cultures diverses. Il n’y aura plus
qu’une culture globale, ou mondiale si l’on veut, avec des approches
caractéristiques à des régions que l’on déterminera suivant les besoins de la
connaissance.
Tout le reste deviendra
légende.
LA COMMUNICATION
PEDAGOGIQUE
Dans certains de nos articles précédents, nous
avions déjà souligné que « L’acquis des savoirs et des savoir-faire
favorise un savoir-être et un savoir-devenir. Cette acquisition, et
l’assimilation sinon la maitrise de ce que nous apprenons, dépend
principalement de la manière dont nous recevons l’information, la percevons et
la comprenons » et la mettons en pratique. Il y a donc l’intervention d’une
Intelligence Pédagogue, même Pédagogique, dans tous les échanges
en communication, fussent-ils verbaux, écrits ou comportementaux.
La communication pédagogique est une relation
par laquelle les partenaires d’un établissement éducatif s’engagent, dans
l’acte de communiquer, à la réussite culturelle et comportementale des
apprenants. Toute réussite encourage l’acquisition active des connaissances et
le développement d’attitudes et d’habiletés qui se manifestent dans des
comportements adaptés et adaptables. Il s’agit donc d’inciter l’exercice de
capacités de conservation des connaissances et de les transférer à un niveau
supérieur de raisonnement ou à un autre domaine d’apprentissage.
Elle éveille aussi la curiosité en lançant un
défi constant : celui d’explorer de nouvelles possibilités d’évolution et
repousser les limites du savoir. Ce point est important à relever car il met en
évidence le défi constant de l’apport culturel.
La communication engageante
La psychologie de l'engagement repose sur une
vision non cartésienne du comportement humain. Ce serait à travers des
engagements multiples, qui lui permettent de mener diverses expériences, sans
les avoir a priori choisies, que l'individu aborde très souvent son
environnement.
Selon Charles KIESLER (1971),
"l'engagement est le lien qui unit un individu à ses actes". Seuls
les actes nous engagent. Nous ne sommes pas seulement engagés par nos idées, ou
par nos sentiments, mais par nos conduites effectives et notre communication.
C'est une variable continue, car les gens sont tout le temps, plus ou moins
engagés, dans différents comportements issus de l’influence constante de
l’environnement social et de la culture conséquente.
L’auteur évoque ce qu’il nomme "l’escalade
d’engagement "… "une tendance que manifestent les gens à
s’accrocher à une décision initiale même lorsqu’elle est clairement remise en
question par les faits". Une fois sa décision prise et l’action
engagée, l’individu éprouve toutes les peines du monde à faire machine arrière.
« Ainsi, bien que les faits tendent,
parfois ou souvent, à lui prouver qu’il fait fausse route, l’être humain a
souvent tendance à justifier ses choix par de “ bonnes raisons “ trouvées à
postériori. Alors que l'individu pourrait remettre en cause ses croyances mises
en échec, souvent il les renforce par des actes, tels les paris adjacents,
qu'il va rationaliser, afin d'augmenter la cohérence de son
comportement ».
Kurt LEWIN a évoqué un « effet de gel » : une
fois la décision prise, l’individu est comme gelé - c’est comme s’il était
prisonnier de ses décisions qu’elles soient bonnes ou moins bonnes. Une
personne a tendance à maintenir un comportement même s’il n’a pas les
effets attendus et de persévérer dans une situation, même si le but n’est pas
atteint.
Tout se passe comme si l'individu était tombé
dans un piège dans lequel il ressent la difficulté à faire le deuil de ce qu'il
a déjà investi en temps ou en argent est accentuée par le sentiment qu'il peut
avoir de la proximité du but (BEAUVOIS, JOULE, 1987, p.36), ou encore comme si
le sujet préférait s'enfoncer plutôt que de reconnaître une erreur initiale
d'analyse, de jugement ou d'appréciation.
« La communication engageante (GIRANDOLA,
2003, 2005) est une communication qui implique, d’une part, la réception par la
cible d’un message à visée persuasive et, d’autre part, la réalisation par la
cible d’un acte ou de plusieurs actes dits «préparatoires ». Aussi, la cible
a-t-elle un double statut : un statut de récepteur, mais aussi un statut
d’acteur à proprement parler ».
Cependant, la communication engageante a des
répercussions certaines sur un collectif. Ainsi, l’individu animé d’une
certitude va tenter de l’imposer en quelque sorte à d’autres membres du
même collectif à l’aide d’une série d’arguments solides et autant convaincants
que persuasifs ou que suggestifs. Dans ce cas, la relation est surtout dirigée
par l’Intelligence Collective en constante évolution.
Communication engageante et entreprise
Au lu de ce qui précède, nous pourrions dire
que toute communication est un engagement d’une partie vers une autre et
parallèlement la communication peut engager la partie réceptrice de
l’information. Ce qui se concrétiserait comme suit :
·
Une
communication engage une personne à travers l’information qu’elle transmet.
Elle en prend la responsabilité de sa crédibilité et de sa véracité. Il y a
donc une forte responsabilité morale et sociale envers les sources réceptrices
qui vont considérer l’apport de notions réduisant leur niveau d’incertitude.
Notons un point important : la propagande ne fait aucun cas de cette
responsabilité. L’important est de faire croire en jouant sur des
susceptibilités pour faire agir et, souvent, pour faire adopter un savoir-être.
Il en est de même de la communication manipulatrice qui agit au détriment de la
volonté individuelle.
·
La
communication promotionnelle et publicitaire promet en quelque sorte. Il
y a donc un engagement de la part de l’entreprise envers son consommateur :
elle s’engage à lui donner satisfaction et l’amener vers une qualité de vie
meilleure.
·
Etc.
Le problème reste le même dans la
communication interne de l’entreprise. A travers la diffusion des informations
d’ordre professionnel, social ou institutionnel, l’entreprise prend un
engagement, et une responsabilité morale, de donner à ses ressources humaines
suffisamment de données pour qu’un travail soit fait efficacement et avec
efficience.
LA COMMUNICATION COMPORTEMENTALE
Il serait bon, de prime abord, de définir avec
autant de précision possible ce que communication comportementale signifie :
« Utilisation de mouvements soit de la tête, soit de membres moteurs,
soit encore par les mains et les doigts pour exprimer une action en cours, ou à
faire (TURCHET 2010) », ou pour exprimer volontairement ou non
des émotions ou des sentiments. Langage des mains, démarche, redressement du
corps, attitude générale, regards directs ou fuyants, manière de s’asseoir avec
ou sans invitation, croisement ou positionnement des jambes, expressions
diverses du visage… Tout communique un comportement, tout traduit une
personnalité autant qu’un caractère et une identité !
Cette personnalité est avant tout un jugement
porté par des individus sur d’autres individus. Car tout comportement en
société, toute attitude adoptée dans des situations diverses, entraîne, qu’on
le veuille ou non, d’une part une sympathie, une antipathie ou une indifférence
totale de la part des uns et d’une autre un jugement, ou du moins une forte
opinion, sur ce que serait, ou pourrait être, l’autre.
Dans le cas précis
d’une rencontre commerciale, les premiers échanges sont souvent très marquants
de la personnalité des personnes en présence qui, chacune de son côté, essaie
de dénoter à travers diverses situations verbales ou comportementales, ce
que pense l’autre. L’Intelligence Collective, qui se construit ici, (parce
qu’il est nécessaire d’arriver à un résultat positif) est surtout renforcée par
une Collectivité d’Intelligences composée principalement de :
·
L’Intelligence
Comportementale,
·
L’Intelligence
Négociatrice,
·
L’Intelligence
Négociative,
·
L’Intelligence
Négociante,
·
L’Intelligence
Argumentative,
·
L’Intelligence
Argumentatrice,
·
Etc.
Cependant, il est important de noter qu’un
comportement traduit, le plus souvent, des caractéristiques naturelles ou
adoptées par un individu dans des événements, ou situations sociales,
particuliers. Ainsi, l’image sociale recherchée est souvent mise en évidence
soit par des dire qui traduisent souvent un pédantisme profond, soit par des
propos choisis, émis par esprit de vouloir faire voir ce qu’on voudrait
être.
Ainsi, comme le note Philippe TURCHET « Un geste au niveau du ventre
concerne ce que j'ai, celui au niveau de la poitrine, ce que je suis
et celui au niveau du cou, ce que je représente ». Etre
attentif à ces signes comportementaux, décrypter les messages silencieux
permettent, souvent, de percevoir l’état mental qui anime un individu, repérer
des dilemmes internes ou des conflits d’intérêts, des blocages issus du
sentiment d’être coincé, voire des tentatives de séduction, etc.
Cependant, si certains signes se perçoivent
facilement, d’autres sont plus difficiles à définir. La maîtrise du
comportement facial des uns crée souvent un malaise interne qui déroute les
autres. Comme le souligne Paul EKMAN,
psychologue à succès aux Etats-Unis, « Et gare aux sourires !
C'est le masque de camouflage le plus fréquemment employé ». C’est la
force de beaucoup de négociateurs d’Extrême-Orient, le sourire permettant de ne
pas perdre la face.
Prendre en considération une action, ou même
une réaction, comportementale assure souvent l’orientation d’une négociation,
ou d’une rencontre quelconque, vers l’atteinte d’objectifs divers, voire des
accords communs.
COMMUNIQUER POUR
CONVAINCRE, PERSUADER, SUGGÉRER ET INFLUENCER.
Pour qu’une communication porte, c’est-à-dire
qu’elle atteigne les objectifs du faire savoir, du faire croire si
nécessaire et du faire agir, il est important que des arguments psychologiques
de conviction, de persuasion ou de suggestion soient présents dans la
communication engagée entre deux ou plusieurs parties.
La psychologie est donc utilisée dans le cadre
de la communication pour pouvoir influencer et persuader les récepteurs. Les
processus de conviction, de persuasion et de suggestion ne sont tous que des
arguments d’influence permettant d’aboutir. Mais aboutir à quoi ? A faire
agir, pour sûr ! A manipuler certainement, d’une manière comme d’une
autre.
Référons-nous au dictionnaire, cet inséparable
compagnon de culture, pour comprendre ces trois termes :
·
Le
Larousse (2010) nous définit convaincre comme amener quelqu’un par
raisonnement ou par preuve à reconnaître la vérité, l’exactitude d’un
fait ou sa nécessité.
·
D’après
le Littré, persuader c’est : « porter à croire, décider à faire ».
·
Suggérer
est défini par le Larousse (2010) par proposer une
idée à quelqu’un, conseiller, évoquer, susciter…
Persuader, c’est non seulement utiliser des
arguments pour faire accepter des propositions, mais c’est aussi agir sur
l’affectivité. C’est donc un mélange entre la volonté de prouver, de démontrer
et celle d'utiliser des moyens de séduction. Cela implique donc le fait d’agir
sur autrui puisque c’est entraîner la conviction de quelqu’un. C’est modifier
une opinion, convertir ou, au moins, conforter un sentiment ou un point de vue.
Il faudrait ajouter à ces définitions, celles
non-référencées de l’activité du marketing de communication, que nous
résumerons comme suit :
·
Convaincre : prouver par des arguments verbaux et empiriques qu’un produit, ou
qu’un service, a des propriétés efficaces et fonctionnelles entraînant des résultats
suffisamment satisfaisants pour qu’un individu comprenne l’apport de ce
produit, ou de ce service, à son style de vie et son aspiration à mieux.
·
Persuader : prouver par des arguments complémentaires que ces propriétés
présentées répondent aux attentes de consommateurs et satisfont des besoins
divers, autant sur le plan physique que sur le plan psychologique.
·
Suggérer : c’est finalement transposer les arguments précédents dans un style
de vie, une qualité de vie ou un art de vivre que pourraient connaître les
consommateurs concernés. C’est le principe de l’apport de la valeur ajoutée,
c’est-à-dire les avantages personnels que chaque individu retire ce qu’il
utilise ou consomme.
En un mot, influencer non seulement un
choix, mais aussi un comportement. Mais cette influence, pour qu’elle soit
efficace, se doit de respecter la liberté d’agir et de penser d’un individu et
qu’au lieu de le manipuler, lui faire entrevoir d’autres possibilités de passer
volontairement d’une situation de bien à celle du mieux
et, pourquoi pas, d’aspirer au meilleur.
Mais le mot influence évoque tout de suite
plutôt une contrainte qu’un bienfait, car il semble mettre, ou remettre, plus
ou moins en question la volonté et la liberté de l’autre. À la différence de la
persuasion qui cherche à convaincre en se basant, dans une certaine mesure, sur
la raison, l’influence vise plus le consentement automatique. Mais précisons
qu’en réalité, c’est tout de même l’autre qui commande de par son degré de
suggestionalité.
Avec l’influence, il s’agit en quelque sorte
de faire plaisir ou de faire peur, de rendre agréable ou repoussant, afin de
déclencher un acte ou une décision à l’insu de la raison en s’adressant à
l’inconscient. Il s’agit de prendre le risque de chercher à entraîner les
autres à agir, ou à réagir, suivant des motivations ou des besoins
préalablement existant.
Cela suppose que trois conditions, parmi tant
d’autres, soient présentes :
1 - Un lien :
Vouloir faire agir signifie que nous sommes, en un sens,
liés aux autres, c’est-à-dire réciproquement dépendants. Nous sommes liés au
sens où nous cherchons à :
·
Obtenir
quelque chose des autres (par exemple obtenir une information),
·
Dissuader
les autres de quelque chose (par exemple dans les campagnes de communication
liées à la prévention),
·
Mobiliser
les autres autour d’une idée personnelle.
2 - Un
engagement : L’engagement
suppose une volonté d’aboutir ou de faire aboutir. Il y a donc volonté et désir
d’entraînement. Pour cela, influencer se nourrit d’un effort de clarté avec
soi-même et par là-même, avec les autres. Il faut donc, pour convaincre, faire
preuve de détermination et d’ouverture. Il est alors nécessaire de parler comme
le fait R. Boudon de « rationalité
subjective », c’est à dire d’accepter le fait que les gens ne sont pas
aussi incultivés que certains auraient tendance à croire trop vite.
3 – Une
modification des attitudes : L’influence s’attaque à l’idée que l’on se fait des choses, cela dépasse
alors les comportements et les attitudes. C’est le fait de « faire
changer d’avis », ou de « faire agir autrement », et
l’influence doit être là à son summum puisqu’il s’agit de convertir les gens en
quelque sorte. Pour illustrer cela, nous pouvons donner l’exemple de tout ce
qui est promotion publicitaire sur un produit dit d’innovation, un produit qui
changerait notre façon de penser, donc de vivre (comme le téléphone portable
par exemple).
Dans cet ordre de choses, une Collectivité
d’Intelligences est en action, regroupant :
·
L’Intelligence
de Conviction,
·
L’Intelligence
Convaincante,
·
L’Intelligence
de Persuasion,
·
L’Intelligence
Persuasive,
·
L’Intelligence
de Suggestion,
·
L’Intelligence
Suggestive.
COMMUNICATION ET INFLUENCE
Comme cela a été dit plus haut, influencer c’est faire agir
volontairement vers un objectif déterminé. En un mot arriver à un résultat
escompté. Ainsi, la communication influençante va tenter de marquer un
individu sur plusieurs niveaux simultanément :
1 – Le niveau de l’attitude.
Une attitude serait la transposition physique de
la manière qu’ont les individus de se représenter et de comprendre, dans une
dimension personnelle, ce qui se passe autour d’eux. Ils voient et associent
les événements qui se déroulent devant eux en fonction de leur éducation, de
leur expérience, des valeurs auxquelles elles adhèrent et de leurs croyances en
ce que devrait être le monde. D’où, cinq niveaux d’attitudes
apparaissent :
·
L’attitude
positive, donc acceptation de ce qui arrive comme étant
naturel ou habituel. L’événement est donc accepté, car conforme à
une représentation définie. Elle se base sur la connaissance, la compréhension
et la conviction.
·
L’attitude
neutre, ou simplement une indifférence à
l’événement, ou à l’information, qui n’a aucune portée sur un changement
quelconque possible. Elle peut aussi être due à une ignorance (non savoir), ou
à un manque de connaissances sur un événement ou une information.
·
L’attitude
négative qui est le refus, ou le rejet, de ce qui se
passe car en contradiction, ou en opposition, avec une croyance ou une
habitude. Dans ce niveau, il existe beaucoup de préjugés apparents.
·
L’attitude
décisive. La décision est prise, il faut agir.
·
L’attitude
prosélytique. On pourrait, peut-être, la définir comme une
sensibilité à une information crédible et solide, sans que nécessairement
l’individu la connaisse.
L’attitude est généralement fixée dans le
temps. Elle ne change pas, contrairement au comportement. Elle est simplement
flexible face à un phénomène qui se déclare, ou qui apparaît, et qui est passager.
En un mot faire avec, puisqu’on n’a pas le choix.
2 – Le niveau de
l’intention. L’intention serait une sorte de prise de
décision sur un acte à faire, sans que cette décision ne soit définitive, (on
peut changer d’avis). C’est donc un désir de vouloir faire dans un
proche avenir. Elle est issue soit d’un besoin physique ou psychologique, soit
d’un souci de conformité à un groupe référentiel social, culturel ou
professionnel. Elle est donc fortement reliée au comportement.
3 – Le niveau du comportement. Mais qu’est-ce qu’un comportement ? C’est une
manière :
·
D’agir
en fonction d’objectifs sociaux, professionnels, culturels ou idéologiques personnels
caractéristiques à une situation en cours.
·
De
réagir en fonction de facteurs ou d’influences diverses issus des
environnements présents.
·
D’agir
en fonction de ce que l’on sait, de ce que l’on croit.
Comprendre un comportement, c’est surtout
considérer l’individu à travers un “style de vie”, c’est-à-dire étudier
l’emploi du temps de cet individu et le montant de ses dépenses. Le style de
vie est surtout fonction de facteurs sociaux, culturels et psychologiques
assimilés et l’influence de la classe sociale à laquelle l’individu appartient,
la performance sociale, l’appartenance à des groupes déterminés, le leadership
d’opinion, le cycle de vie familiale et l’emploi du temps. Les aspects
psychologiques, eux, comprennent la personnalité, les opinions, la prise de
conscience du niveau social, la motivation, la perception du risque, le
caractère novateur et l’importance de l’achat. Les aspects sociaux et
psychologiques sont liés étroitement, et l’un ne peut être totalement
indépendant de l’autre.
Si les facteurs de la situation changent, un
comportement peut se modifier et s’adapter. Ainsi, plus je sais, mieux je
réfléchis, mieux je comprends et plus j’agis différemment. Ceci dans un
contexte définitif sans retour en arrière. On pourrait alors, à la limite, dire
que la culture et le savoir manipulent la manière de comprendre et
d’agir. Ajoutons aussi, que les autres influencent fortement par leurs
conseils issus d’expériences passées bénéfiques ou non.
LA COMMUNICATION
PUBLICITAIRE
La Communication Publicitaire est toute
forme de communication diffusée à un public consommateur, utilisateur ou
acheteur avec pour objectif de faire acheter un produit et de créer une
habitude de choix de marque.
La Communication Publicitaire est donc un
ensemble d’informations relatives à un produit, à une marque, à un service ou
même à une entreprise avec crédibilité et, tant soit peu, un geste de
manipulation car la diffusion de ces informations sera sélective. En effet,
elles porteront sur les côtés positifs de ce qui est proposé, et oublieront
les points négatifs existants. On parlera de vérité orientée.
Il est important de souligner, que la
Communication Publicitaire est un composant de toute activité de marketing. On
ne peut pas agir dans un but de stimulation sans communiquer : dire ce
que l’on va faire et faire ce que l’on a dit.
On en arrive, donc, à parler de publicité.
Elle est Information et Support de Vente car elle permet :
1.
D'une
part d'informer un marché consommateur de l'existence d'un produit, d’une
marque ou d’une entreprise,
2.
D'autre
part, de soutenir une constance de vente,
Elle aurait donc trois rôles importants à remplir :
1. Le rôle d’informer,
2. Le rôle de soutenir l’effort de vente,
3. Le rôle de présenter l’Entreprise sous un visage humain,
LA PUBLICITE EN ACTION
Apparemment, il paraît très simple de parler
de quelque chose que l’on veut mettre en relief. Il suffit d’observer et de
présenter d’une façon logique et ordonnée tous les renseignements qui s’y
rapportent.
La réalité, cependant, est bien différente. Le
succès de tout message dépend surtout de la réceptivité et de la compréhension
chez celui qu’on se propose de convaincre. Qu’est-ce qui va :
·
Attirer
l’attention ?
·
Motiver ?
·
Stimuler ?
Il importe avant tout de mettre en évidence ce
à quoi tout individu est sensible. Le message, ou l’information que l’on
transmet, sera d’autant plus efficace qu’il saura dire ce qui est besoin à
savoir et ce qui est envie d’entendre. Plus l’argument sera juste, plus
le comportement sera stimulé.
Savoir, en fait, qu’est-ce qui motive, ou
stimule, non seulement le comportement mais aussi la manière de penser. Il
serait simple, trop simple même, de dire que le premier facteur d’influence est
le besoin. Oui, dans un sens. Mais la recherche marketing, dans ses analyses du
comportement des individus, montre qu’au-delà du besoin, tout individu s’attend
à recevoir quelque chose de différent et de plus personnalisé. On parlerait,
aujourd’hui, de répondre à des attentes !
C’est pour cela, que tout message émis doit
être complet. Son impact est puissant car il fait gagner à une cause ou
à un acte.
Ainsi, dans un message publicitaire l’impact
suivant serait :
a) – Au
niveau produit : montrer avant tout qu’un
produit représente ce style de vie auquel tout individu aspire. Mais là, réside des dangers importants :
·
Si
l’individu ne peut se permettre d’acquérir le produit montré, ou si
l’environnement choisi est inaccessible, il en résultera une immense
frustration sociale, (exemple : les produits de luxe)
·
Si
les acteurs du message ne représentent pas le niveau social vers lequel
l’individu aspire, il y aura refus du produit, ou son abandon, et rejet de la
vérité montrée.
·
Si
le message ne contient pas suffisamment d’arguments de preuves concrètes
peu de crédibilité lui sera accordé.
·
Si
les motivations d’acquisition ne sont pas mises en relief, l’individu se posera
inévitablement la question pourquoi changer ?
·
Si
la publicité ne définit pas le produit et son utilisation, l’individu se posera
la question qu’est-ce que c’est ? Ou bien simplement, les connaisseurs
du produit seraient les seuls à la comprendre. Où interviendrait, alors, la
stratégie d’augmentation du nombre de consommateurs/utilisateurs ?
·
Etc.
b) –
Au niveau marque : Su
un produit montre un style de vie, la marque, elle, va surtout mettre en
évidence une qualité de vie. Vivre avec des produits qui durent, dont la
fonctionnalité est évidente, et qui ajoutent à l’image sociale recherchée.
c) - Au niveau du couple marque-produit : savoir réunir style de vie et qualité de vie
dans une nouvelle approche : celle de l’Art de Vivre.
d) – Au niveau de
l’entreprise : celle-ci est parfois
qualifiée de parent pauvre dans une communication produit et, parfois,
dans une communication marque. La question que l’on se pose et qui est réelle
dans l’existence de l’entreprise est celle de la confiance. Fait-on confiance à
un produit, a une marque ou à l’entreprise ?
Nous ne reprendrons pas ce que nous avions
développé dans nos articles précédents sur ce sujet.
Comprendre le relationnel
issu de la Communication Publicitaire
Ainsi, au lu et au su de ce qui précède, le
concept de la relation humaine à travers la communication, sous toutes ses
formes, prend une dimension nouvelle, si ce n’est complémentaire. En fait, elle
repose sur les notions de compréhension, de confiance et de crédibilité.
Pourquoi ? Simplement parce qu’une
information véhicule autant d’émotions que de réflexions rationnelles, qui
agissent et modifient un comportement.
Image sociale et
information
Tout individu répond et agit en fonction de
trois principales impulsions :
Il est important de se rappeler et de
comprendre que tout individu agit ou réagit sous la force de trois types
d’impulsion :
·
L’Impulsion
Émotive ou Émotionnelle : Le comportement est très
souvent dicté par des émotions, des sentiments.
·
L’Impulsion Rationnelle : La raison dicte le comportement, d’où recherche de fonctionnalité,
d’efficacité, donc réflexion et informations
·
L’Impulsion
du Conditionnement Social : Faire et être comme tout
le monde, faire ce qui est toléré par la société.
Ainsi, la Communication efficace est celle
qui, certainement, rejoindra l’égo de l’individu.
LE COMPORTEMENT ET
L’INTERCULTUREL
« L’environnement
culturel, qui varie d’un pays à l’autre, d’une communauté ou d’une ethnie à
l’autre, est difficilement influençable dans le sens où la culture acquise
représente un ensemble de croyances, de connaissances, d’habitudes de penser,
de moralité, de valeurs morales, etc…
Cependant, et comme nous
l’avons déjà dit, dans la fréquentation des communautés d’origine différente,
on pourrait se poser la question suivante : existe-t ‘il, à la longue, une
osmose possible entre ces sous-cultures dans les pays d’immigration ? Et
quel visage cette culture prendrait-elle ? »
Ce que l’on pourrait sûrement dire c’est qu’on
a peur de ce que l’on ne connait pas, de ce que l’on ne comprend pas.
Pourrait-on aussi dire que la globalisation a apporté avec elle cette peur de
l’inconnu, cette peur qui remet en questions nos certitudes ?
Face, ainsi, à ce que l’on n’a jamais conçu,
ni recherché, ni même imaginé, cet inconnu fait peur. Et quand on a peur on se
méfie, on refuse, on rejette, on fuit. Mais contradictoirement, cet inconnu
attire. On a besoin de savoir, on a besoin de comprendre, on a besoin de maitriser.
Parce qu’on lit les nouvelles de dehors,
parce qu’on voyage et qu’on découvre, parce qu’on achète et qu’on consomme ou
utilise des produits venus d’autre part, parce que l’on communique de
plus en plus avec des individus d’autres pays, on tente de s’apprivoiser à cet
inconnu recouvert de mystères et venu de partout. Inévitablement, notre
comportement change. Et nous passons tous de la dimension dite culturelle
à celle que l’on nomme aujourd’hui interculturelle.
Pour certains la transition n’existe pas
puisque la dimension dans laquelle ils évoluent est caractérisée par une
interculture issue naturellement d’une pluriculture patrimoniale omniprésente.
C’est le cas du Liban dont le multiculturalisme représente une richesse que
beaucoup de pays envient.
Pour d’autres elle est facile car ils sont
orientés vers un développement économique qui nécessite de prendre en
considération la richesse et la valeur intrinsèque des cultures du monde. Ils
sont déjà ouverts aux conditions nouvelles imposées par l’évolution sociale,
technologique et économique.
Pour d’autres encore, et enfin, la transition
est difficile. S’adapter aux exigences du modernisme d’aujourd’hui, dimension
sans scrupules, c’est adopter à son corps défendant des valeurs nouvelles,
souvent en contradiction avec les siennes propres, des croyances inacceptables
auparavant, etc. Difficile de changer des habitudes qui, au fond, représentent
un confort et une sécurité déjà acquis. C’est se jeter dans le vide sans
réellement savoir où se trouve le fond du gouffre. Mais la transition se fait
malgré tout, et à contrecœur et la nostalgie d’hier et les regrets suivent.
Renoncer
Renoncer à son
comportement, c’est renoncer surtout à une certaine identité. C’est peut-être
aussi renoncer, en quelque sorte, à toute une dimension historique,
traditionnelle et patrimoniale au bénéfice de l’inconnu qui, certes, peut
apporter du mieux.
Mais qui,
vraiment, veut du mieux ? Tout le monde et personne en particulier.
L’industrialisation à outrance a introduit le phénomène de l’économicisation
(tout est vendable) détruisant au passage valeurs sociales, valeurs humaines et
croyances ancestrales. Le profit prime et le dilemme philosophique se repose
encore plus marquant : Dieu ou le Veau d’Or !
Mais l’interculturel est riche et on s’y
engouffre avec intérêt, avec insistance. Peut-être un peu trop, parfois. Les courants
rapides de cette internationalisation aculturelle emportent tout, bon gré
mal gré. On s’y fait, on s’y habitue et on construit inconsciemment ce que l’on
a appelé la civilisation hyperglobalisante (n.d.). On assiste ainsi,
involontairement, non seulement au fameux choc des civilisations, si
chère à Samuel HUNTINGTON, mais aussi à la culture globale émergeante
des échanges tout azimut de la globalisation.
En
ce qui concerne la dimension interculturelle, dans le cadre de notre article,
nous ajouterons qu’elle est très importante dans les messages reçus et émis.
Existe-t-
il un aspect universel du message et de l’information dans la modification
des comportements et des attitudes ? Atteindra-t-on la globalisation des
esprits ?
CONCLUSION
Parler de
communication, parler de ses impacts et de ses objectifs dans une optique de
changement positif du comportement, c’est parler avant tout de communication
intelligente. C’est aussi concevoir des moyens pour tout mettre en commun.
L’Intelligence
Collective va donc stimuler une certaine action relationnelle à travers le
concours de plusieurs collectivités d’intelligences. Mettre à la portée
de tous, et de tout, le savoir et la culture dans une dimension unique que
beaucoup ont qualifiée d’hyperglobale.
Personne ne peut
vivre isolé et personne ne peut construire l’avenir tout seul. Dans le concept
de l’identité terrienne le Tout devient Un et le Un est Tout.
C’est, une fois de plus reposer la problématique de
l’Intelligence Collective et des hypothèses constamment posées des
Collectivités d’Intelligences.
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